Retail
L'enseigne de chaussures, dont les points de vente sont fermés suite aux mesures gouvernementales anti-coronavirus, a été placée en redressement judiciaire. Rachetée par Spartoo mi-2018, la marque dit avoir subi ces 18 derniers mois les Gilets jaunes, les grèves contre les retraites et maintenant le Covid-19.

L'enseigne de chaussures André, achetée en 2018 par le site de vente en ligne Spartoo, a été placée en redressement judiciaire après avoir dû déposer le bilan le 23 mars. C'est ce qu'a annoncé mercredi 1er avril le PDG de Spartoo, Boris Saragaglia, ajoutant que les magasins perdaient «entre 3 et 4 millions d'euros depuis 15 jours». André, dont les quelque 150 points de vente sont fermés à la suite des mesures gouvernementales anti-coronavirus, emploie environ 600 salariés, a précisé lors d'une conférence téléphonique Boris Saragaglia.

Le placement en redressement judiciaire de l'enseigne avait été demandé le 23 mars dernier lors d'une audience devant le tribunal de commerce de Grenoble, où se trouve le siège de Spartoo, et la décision a été validée le 31 mars, a ajouté l'entrepreneur. Les salariés, dont la plupart sont au chômage technique ou en télétravail, ont été informés de la décision.

«Nous perdons 250 000 euros par jour de chiffre d'affaires» depuis la décision gouvernementale de fermer les commerces «non essentiels», a ajouté le PDG, expliquant avoir demandé un prêt de 12 millions d'euros à la BPI, «qui [lui] a refusé».

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En 2019, André a enregistré un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros, mais essuyé des pertes de 10 millions. Depuis dix-huit mois que Spartoo a racheté André, «on a subi les Gilets jaunes puis, en pleine période de soldes, les grèves liées à la réforme des retraites», et maintenant la pandémie de Covid-19, souligne le PDG.

L'entreprise a eu beau «anticiper» les problèmes liés au coronavirus - «on a vu la Chine fermer ses magasins, puis l'Italie, on a compris», a confié Boris Saragaglia, dès fin février en s'engageant dans une procédure de conciliation, «malheureusement la fermeture nette et franche [des points de vente] a précipité» la chute de l'enseigne. «C'est le pire des cauchemars», a expliqué le PDG, qui «veut se battre» et trouver rapidement «un plan B».

Créé en 1896, André avait été acheté en juillet 2018 au groupe Vivarte par Spartoo, fondé en 2006.

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