Illustration
Au gré de ses voyages et de ses rencontres, Bahar a su développer un style graphique et coloré qui insuffle un vent de nouveauté dans le monde de l'illustration.

«En marchant en direction du café, je suis passée à côté d’un tournage de film», raconte Bahar. Cela fait maintenant dix ans que l’illustratrice s’est établie à Paris mais elle reste toujours autant émerveillée par le paysage. Dans le repère des artistes, Montmartre, elle s’est dénichée un appartement dans lequel elle vit avec son mari, également illustrateur. «Pratiquer le même métier dans des domaines différents s’avère pratique. On s'aide, on fait des brainstormings.» Diplômée en design graphique de l’université d’Art de Téhéran, elle intègre la prestigieuse école Olivier de Serres. Suivent plusieurs boulots en tant que graphiste dans différents milieux: automobile, agences de pub, annonceurs dans le luxe… En 2014, sa passion des images prend le dessus. Elle se met a son compte et devient illustratrice à plein temps. «Au début, j’étais un peu inquiète de quitter le monde de l’entreprise, de ne plus avoir de chef, de collègues… C’est un métier de solitude et il faut surtout savoir être indépendant.» Très vite, elle prend ses marques, collabore avec des médias dont Madame Figaro, Grazia… mais aussi des annonceurs. Elle travaille actuellement pour une entreprise mondiale et «c’est impressionnant», souffle-t-elle. 

 

Printemps

«Bahar», en persan, cela veut dire printemps. Comme une renaissance. Bahar entend elle aussi insuffler un vent de nouveauté à l’illustration. Les artistes du passé comme René Gruau l’inspirent, mais également ceux du présent, dont Tom Haugomat et Amleto Dalla Costa. Elle réinvente constamment son propre style. Actuellement, il est coloré et vectoriel. En plus des paysages, son talent s'exerce dans la production graphique de visages. Pour elle, il est plus facile de créer un lien s’il y a un regard. «Si j’étais restée en Iran, mes illustrations n’auraient rien à voir. Il y aurait sûrement moins de couleurs et le graphisme serait plus dur.» Tout est une question d’environnement où les couleurs, les odeurs, les sensations se mêlent. Il y a quelques temps, l’artiste a rendu visite à ses parents où elle a retrouvé ses vieux croquis. En plus de remarquer des similitudes avec ses travaux d’avant, elle note qu’ils étaient (trop) parfaits par rapport à ceux de ses deux sœurs. «Ça, c’est mon côté maniaque ! La professeure avait d'ailleurs demandé à ma mère de cacher ma gomme pour ne plus rien corriger.» Laisser place au doute, à l’inexactitude, ce sont souvent les défauts qui créent la perfection... Sa prochaine étape ? Déménager dans le sud de la France, histoire de voir autre chose et qui sait, découvrir un nouveau style. 

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