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Le Texan, déchu de ses sept titres du Tour de France pour dopage, plombe l’image du cyclisme déjà très fragilisée. Un gros sponsor est parti. Les managers d’équipes tentent de balayer devant leur porte.

Dans le langage militaire, c'est un dommage collatéral. Présent dans les pelotons depuis 17 ans, Rabobank a décidé d'arrêter net sa participation en tant que sponsor. Le brusque retrait de la banque néerlandaise est directement lié à l'affaire Lance Armstrong et aux révélations de l'agence antidopage américaine sur le réseau organisé par le coureur américain qui, du coup, a perdu ses sept titres du Tour de France.
«Notre décision était inévitable», affirme Bert Brugging, membre du directoire de Rabobank. Celui-ci explique n'être «plus convaincu de la capacité du monde cycliste professionnel d'en faire un sport propre et juste». Si ce retrait influence d'autres sponsors, le cyclisme s'apprête à vivre des moments difficiles. Une nouvelle fois.

«La réalité économique est simple: notre sport est construit uniquement autour du sponsoring, rappelle Vincent Lavenu, manager général de l'équipe AG2R La Mondiale. Nous allons avoir quelques années difficiles pour trouver de nouveaux partenaires.» Le temps est donc à la consolidation, surtout en France où les sponsors sont très fidèles: plus de quatorze ans pour Cofidis, FDJ et AG2R.


La profession se mobilise

«Je ne crains pas l'hémorragie, car, pour des raisons marketing, le départ d'un sponsor à ce moment précis peut être interprété comme une décision peu courageuse, estime Frédéric Bolotny, consultant en marketing et économie du sport. Mais, il y aura un impact sur les nouveaux entrants.» Pas facile, en effet, pour un directeur de la communication de justifier aujourd'hui auprès de sa direction générale un investissement dans le cyclisme.
Mais les managers d'équipes ne restent pas les bras croisés. Mercredi 24 octobre, lors de la présentation du Tour de France 2013, Christian Prudhomme, le patron de la Grande Boucle chez Amaury Sport Organisation, a publiquement loué le travail du MPCC, le Mouvement pour un cyclisme crédible. Créée en 2007, l'association impose des règles strictes au sein des équipes signataires de sa charte: aucun recrutement de coureur ou de personnel inculpé dans une affaire de dopage! «On fait notre métier, et c'est simplement la loi que l'on applique, affirme Roger Legeay, le président du MPCC. Le rôle de l'association est de dire aux sponsors, mais aussi aux médias et au public, que ce métier compte des gens sérieux.» En quête de nouvelles valeurs, le cyclisme tente de se reconstruire. Néanmoins, la discipline traînera toujours comme un boulet ces sept lignes vierges au palmarès du Tour de France.

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