Présidentielle
Dans le cadre de sa couverture de la campagne pour l’élection présidentielle, Stratégies entame la publication d’une série d’articles rédigés par les étudiants de mastère 2 de communication publique et politique 2.0 de l’ECS (European Communication School). Le premier de la série porte sur l’analyse de l’influence de la campagne de Barack Obama aux Etats-Unis en 2008.

En 2008, Barack Obama révolutionnait les campagnes électorales en mobilisant 161 millions de citoyens américains dans sa campagne électorale. Il a réussi à incarner une vague d'espoir alors qu'il était inconnu 2 ans auparavant. Les résultats de la mobilisation autour de lui produit des chiffres qui feraient rêver n'importe quel homme politique: 15 millions de personnes qui retrouvent le chemin des urnes, 63% de participation au vote, 10 millions de militants, 1,2 millions de militants sur le terrain.

 

Pour la campagne présidentielle française, quoi de plus normal que d'utiliser les recettes qui ont fait leur preuves? Ainsi, rien de surprenant que de se trouver face à une vraie campagne 2.0. C'est-à-dire une campagne où l'interaction entre le candidat et le «citoyen-prospect» est poussée à l'extrême. Et pour atteindre ce niveau de proximité, toutes les méthodes ayant fait leurs preuves sont permises.

 

Barack Obama a su révolutionner la communication politique en se servant des réseaux sociaux comme d'un média participatif, en créant une communauté avec un fort sentiment d'appartenance qui lui a permis de mobiliser à la fois sur la toile et sur le terrain.

 

L'outil numéro un est le kit militant disponible sur les réseaux: documentation, fiches de formation, programme de porte-à-porte et listes téléphoniques pour démarcher, les militants 2.0 devenant un solide relais d'Obama sur le terrain. Dans la pré-campagne présidentielle française, le Parti socialiste a proposé un Kit des Primaire à l'occasion des primaires citoyennes. Chacun des candidats à la candidature a présenté le sien, téléchargeable depuis un site internet.

 

Pour cette campagne, François Bayrou a mis à disposition des internautes des kits de campagne avec tracts, affiches et autre bannière à mettre sur les sites internet. Jacques Cheminade, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Eva Joly, Nathalie Artaud... Tous y vont de leur kit militant, document de campagne et autre prêt à l'emploi mis à disposition sur leur site internet. Arrive ensuite la proximité entre le candidat et les internautes à l'aide de SMS et mails personnalisés (parfois même envoyés par la femme du candidat).

 

Mais la botte secrète de Barack Obama a sans doute été sa campagne de dons en ligne mise en place. D'un simple clic, les internautes pouvaient participer en faisant un don d'au moins 3 dollars. Ce simple geste donne le sentiment d'être un acteur de la campagne présidentielle et renforce l'implication de l'internaute. Au final, près de 6,5 millions de dollars ont été récoltés, pour 3 millions de donateurs.

 

Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, François Bayrou et le PS ont développé des applications IPhone sur le même modèle que celle du candidat américain. François Hollande a aussi lancé un concours permettant aux internautes de rencontrer leur candidat. De son côté, Nicolas Sarkozy n'est pas en reste puisqu'il propose aux meilleurs militants de gagner leurs badges de campagnes. Sans parler de toutes les «landing pages» d'appel au don.

 

Le porte-à-porte qui avait tant mobilisé aux Etats-Unis était fixé autour d'une idée: «Change». Barack Obama avait sût incarner cette idée. Qu'en est-il des candidats à la présidentielle 2012? Ils ont tous su reprendre la forme de la campagne Obama et en ont un peu oublié le fond.

 

D'ailleurs, l'engouement pour la campagne n'est pas là. Le Baromètre TNS Sofres du 28 mars 2012 met en évidence le manque d'intérêt des français pour la campagne 2012 par rapport à 2008 à la même période. 34% des Français sont peu ou pas intéressés par la campagne.

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