«650 000 autistes. 650 000 voix qui devraient compter». Mardi 20 mars, l'association Vaincre l'autisme diffusera deux films TV interpelant les candidats à la présidentielle sur le retard de la France dans la prise en charge de cette maladie. En 2004 déjà, l'Hexagone avait été condamné pour non-respect de la Charte sociale européenne dans le domaine de l'autisme. «Ce retard est en grande partie dû à la place prise par la psychanalyse dans notre pays au détriment des approches éducatives et comportementales», assure M'Hammed Sajidi, président de l'association qui souhaite faire reconnaître l'autisme comme une «trouble envahissant du développement» et non comme une «psychose infantile». Une lutte ravivée le 8 mars dernier après la publication d'un rapport de la Haute Autorité de santé préconisant l'approche comportementale et désavouant la psychanalyse.
Au-delà de ce débat, la campagne, conçue bénévolement par l'agence Marcel (Publicis) et la société de production Pixies Films, espère enfin convaincre les politiques de passer des bonnes intentions aux actes. Elle a pour cela choisi une option militante et authentique. «Nous montrons les autistes tels qu'ils sont, loin des surdoués que l'on met généralement en scène», déclare Anne de Maupeou, directrice de la création de Marcel et elle-même maman d'un garçon autiste. Filmés avec une justesse saisissante par Alix Delaporte (réalisatrice d'Angèle et Tony, primé aux Césars), les deux spots plongent le télespectateur dans l'univers impénétrable d'Alexandre et Rachel, tout deux mis en scène dans un bureau de vote. «L'idée est aussi de rappeler que les familles des autistes représentent 2 millions de personnes et donc d'électeurs», souligne Amélie Churlet, chargée des relations publiques de Vaincre l'autisme. Une idée reprise par le volet en ligne de la campagne qui sera articulée autour d'un troisième film (retoqué à la TV par l'ARPP et le CSA) et mettant en scène Samy. Objectif : sommer les candidats de répondre à l'urgence d'une meilleure prise en charge de l'autisme.
