«Très efficace la censure sur le mur, où sont passés les commentaires sur la dernière tirade de Jean-Paul Guerlain?» Sur la page Facebook officielle de Guerlain, rien n'évoque ce vendredi 9 mars l'information du jour, selon laquelle une plainte pour des propos «à caractère raciste» a été déposée fin février par trois employés d'Eurostar contre Jean-Paul Guerlain, l'ancien «nez» du parfumeur, aujourd'hui à la retraite. Rien donc que ce commentaire d'un internaute «liké» une dizaine de fois.
Jean-Paul Guerlain, 75 ans, n'en est pas à son premier «dérapage». Il attend d'ailleurs fin mars son jugement par le tribunal correctionnel de Paris suite à ses propose sur «les nègres» en 2010.
Mauvais timing
Chez Guerlain, c'est l'embarras qui domine, mais décision a été prise de ne pas communiquer officiellement sur le sujet, aux motifs, dit-on en interne, que «la société Guerlain n'est concernée en rien par ces propos qui n'engagent que son auteur, Jean-Paul Guerlain n'étant ni actionnaire ni salarié de l'entreprise, qui a rompu tout lien contractuel avec lui». En 2010, Guerlain et son actionnaire LVMH s'étaient fendus d'un communiqué, le créateur de Samsara et Habit rouge étant alors encore consultant de la maison.
N'empêche que Guerlain, actuellement en campagne média pour son nouveau parfum La Petite Robe noire, se serait bien passée de cette publicité nauséabonde. Sur Google, l'actualité de la marque se retrouvait du coup noyée, le 9 mars, par de nombreux articles traitant de cette nouvelle plainte.
Pour Tea de Pesloüan, experte en gestion de crise chez Burson Marsteller, «Guerlain devrait officiellement condamner les propos de Jean-Paul Guerlain, même s'il ne fait plus partie de l'entreprise, pour éviter que la marque y soit associée compte tenu du nom qu'ils partagent, et risquer comme en 2010, des manifestations devant sa boutique et des appels au boycott sur Facebook», conseille-t-elle. Vendredi soir, Facebook était très calme...