RESSOURCES HUMAINES

Le cabinet de consulting BCG vient de réaliser une étude sur le manque de main-d’œuvre de terrain croissant en Europe, c’est-à-dire les métiers pour lesquels le télétravail est totalement impossible. Si en France, 354 700 emplois étaient vacants au premier trimestre 2022 selon la Dares (la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) une grande part d’entre eux concernaient des travailleurs dits « de terrain », et la situation pourrait devenir alarmante dans les prochains mois.


Selon le cabinet de consulting qui a interrogé 7000 travailleurs dans sept pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis, Australie, Inde et Japon), ces types d’emplois représentent 75 à 80 % de la masse salariale. Et les résultats sont inquiétants.

En France, « plus d’un tiers des travailleurs de terrain (34 %) pourraient quitter leur emploi dans les six prochains mois » s’alarme le BCG. Et la jeune génération est la plus encline à faire ses cartons puisque 54 % sont prêts à quitter leur poste. Parmi ces secteurs, c’est la restauration et la consommation qui sont les plus propices à manquer de main-d’œuvre avec 42 % d’intention de départ.

La France, pourtant, n’est pas dans la pire des situations, mais se situe légèrement en dessous de la moyenne des pays étudiés, en termes d’intention de départ, en ligne avec les États-Unis et de l’Allemagne (33 %), précise le BCG. À l’inverse, c’est le Japon et le Royaume-Uni, à respectivement 42 % et 41 % d’intention de départ qui sont les plus en danger. En revanche, sur la seule génération Z, c’est la France qui est dans la situation la plus critique des pays étudiés, quand la moyenne est à 48 %.

Pourquoi tous ces travailleurs veulent-ils claquer la porte ?

En premier lieu, en France, par un manque de perspective. L’évolution professionnelle est en effet la première cause de départ, selon l’étude, pour 48 % des interrogés. Vient ensuite loin derrière, l’équilibre vie pro - vie perso, à 23 % presque à égalité avec le salaire à 22 %. Le manque de flexibilité ou de reconnaissance suivent à respectivement 17 % et 15 %.
Notons que le salaire arrive étonnamment loin par rapport à la moyenne des pays étudiés, où il est en deuxième position.

En résumé, c’est donc le manque de perspective d’un meilleur avenir qui pousse les travailleurs à quitter leur emploi. Sûrement du grain à moudre pour les services RH…

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