De ses projets de restaurants à concept à une cuisine zéro déchet en passant par une notoriété récente sur les réseaux sociaux… Rien ne semble arrêter le talentueux chef de l'établissement Orgueil à Paris.

Il a fait ses armes pendant sept ans à l’école Ferrandi, où il a réalisé des stages dans les prestigieuses cuisines de la Tour d’Argent ou du Plaza Athénée… Mais ses premiers souvenirs de cuisine, il les partage avec sa grand-mère quand il mettait la main à la pâte lors de grandes tablées dans sa Bourgogne natale. À 29 ans, Eloi Spinnler (@eloy_spinnler sur Instagram) est à la tête du restaurant Orgueil dans le 11e arrondissement de la capitale. « Avant d’ouvrir Orgueil, j’ai fait deux expériences de chef, où le restaurant n’a pas fonctionné alors que j’avais l’impression de bien faire mon travail, partage le jeune homme. Donc je me suis mis en tête d’ouvrir mon propre restaurant. J’avais une expérience de manager mais pas d’entrepreneur. C’est pour ça qu’avec mes associés, qui ont cette casquette, j’ai eu cette vision de restaurateur et chef d’entreprise de la restauration. »

C’est avec cet esprit entrepreneurial mêlé à sa patte créative qu’il a imaginé son restaurant, doté d'une partie gastro et d'une autre bistrot, autour des sept péchés capitaux. « C’était intéressant de travailler sur le mix entre la décoration, les menus reprenant les codes du tarot, le nom du restaurant… Le fait de tout challenger a vraiment contribué au succès d’Orgueil. » À ce concept s'ajoutent des valeurs fortes à travers un menu zéro déchet. « On part du principe que chaque élément qui est pris à la terre doit être traité dans son intégralité, explique-t-il sur Instagram. Dans cette idée d’utiliser tout de A à Z, pour l’instant, on s’interdit d’utiliser le veau et le bœuf, qui sont des éléments qu’on ne peut pas passer sur un seul restaurant. »

Des recettes « moins mainstream »

Si son visage vous dit peut-être quelque chose, c’est parce qu’il cartonne aussi bien en cuisine que sur les réseaux sociaux : 100 000 abonnés sur YouTube, 204 000 sur Instagram et 109 000 sur TikTok. La recette de ce succès ? Une production de qualité, des marques distinctives comme un harnais à couteaux « inspiré d’Assassin Creed » et son humour. Le tout avec une idée principale : « remettre les gens à la bonne bouffe. » Sur les réseaux, il se différencie en proposant des recettes « moins mainstream », comme la soupe à l’oignon ou encore les lentilles au lard sur des formats courts. Sur YouTube, il privilégie des formats plus longs, en essayant par exemple de faire aimer les endives à Pablo Mira ou la coriandre à Camille Étienne.

Des apparitions dans les vidéos des youtubeurs les plus connus de la plateforme lui ont aussi fait gagner en visibilité. En 2022, il a été le premier participant de la série vidéo de Squeezie, Imposteur, et il a récemment réalisé plusieurs vidéos avec McFly et Carlito, dans lesquelles il a préparé des spécialités culinaires insolites au duo.

La suite est pleine de promesses pour l’originaire de Chalon-sur-Saône. En septembre, le chef apportera une nouvelle pièce à l’édifice du groupe de restaurants qu’il souhaite construire, avec l’inauguration de Colère. Si pour l’instant, il souhaite se concentrer sur ses équipes et le développement « d’une expérience client au top », en prônant toujours des valeurs fortes, Eloi se projette déjà. « Je pense que pour faire ça toute ma vie, il faudrait que je parte en quête de reconnaissance, d’étoile, de concours... » S’il a récemment reçu le prix jeune talent IDF Gault et Millau 2024, jusqu’à présent sa carrière ne semble être qu’un amuse-bouche car une chose est sûre, Eloi Spinnler a encore faim.

 

 

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