LE BILLET D'AMAURY DE ROCHEGONDE

La liquidation judiciaire de la société de distribution d'imprimés publicitaires Milee montre-t-elle la limite de certains dispositifs RSE ?

Nul n’ignore la notion de RSE. Mais, comme le lapin blanc de Lewis Carroll, il ne s’agit pas seulement de connaître ce que dit cet acronyme mais de « dire ce qu’il veut dire ». Le drame que connaît Milee, l’ancien Adrexo que le groupe Ouest-France détenait jusqu’en 2027, est en cela révélateur. La liquidation judiciaire de cette société de distribution d’imprimés publicitaires entraîne le sacrifice de 10 000 salariés, soit « l’un des plus grands plans de licenciements en France depuis 40 ans », selon la CGT. En cause : la baisse des investissements hors média dans les boîtes aux lettres, sur fond de flambée du prix du papier après le covid, au profit des canaux numériques (owned et retail media). Pourtant, avant même le rejet de l’offre de sauvetage commune à Riccobono, Diffusion Plus et Paragon - qui aurait permis de garder 2 000 postes -, c’est autre chose qui a tué Milee. Une chose qui a commencé en 2020 par la loi Climat lorsque l’idée est passée de transformer l’autocollant « Stop Pub » en « Oui Pub » sans se soucier des petits jobs associés. Or c’est la perspective de l’extension nationale de ce dispositif en test qui a achevé l’entreprise en précipitant un plan social de plusieurs milliers d’emplois, en mars, puis sa mise en redressement judicaire. Question : un dispositif est-il RSE s’il n’est pas responsable sur le plan social ?

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