Les travailleurs "en première ligne", mis en lumière pendant le Covid-19, ne reçoivent pas toujours la reconnaissance qu'ils méritent. Aux côtés des entreprises et associations qui les valorisent et les accompagnent, les communicants ont un rôle à jouer.
La fin de l’été approche et la rentrée scolaire arrive à grands pas… Derrière les sourires nerveux et les cartables colorés se cachent des métiers essentiels mais souvent invisibles. Saviez-vous que, rien qu'en France, près de 800 000 nounous veillent sur nos enfants avec amour et attention pendant que nous travaillons ? Au-delà de cette rentrée scolaire, c'est aussi le « retour » des tracas du quotidien. Les agents d'entretien, véritables ombres de nos entreprises, assurent la propreté et l'hygiène. Pensez également aux 160 000 aides à domicile qui offrent un soutien aux personnes malades ou fragiles, ainsi qu'aux 700 000 infirmières qui veillent sur notre santé. Et j’en oublie sûrement. Bien d'autres professions méritent d'être reconnues.
La pandémie de Covid-19 a révélé l'importance cruciale de certaines professions en première ligne, mais, encore aujourd’hui, ces travailleurs ne reçoivent pas toujours la reconnaissance qu'ils méritent. Selon une étude de la Fondation Travailler Autrement et du cabinet Occurrence, environ 13 millions de personnes en France, principalement des femmes, font partie de ces travailleurs « cachés ». Les chiffres révèlent une situation précaire : 40% d'entre eux ne trouvent pas de sens à leur travail quotidien et 61% estiment ne pas avoir de perspectives de progression professionnelle. Dans un monde où l’image et la représentation comptent tant, le fait de ne pas apparaître aux yeux de tous au quotidien est un facteur qui rend leur travail imperceptible et proprement « invisible ».
Pour un changement de représentation
Que pouvons-nous faire face à cette situation ? Deux modalités de reconnaissance sont possibles : la reconnaissance matérielle évidemment mais aussi la reconnaissance immatérielle. Elle est tout aussi importante que la première et très simple, même si le changement de posture individuel et collectif requis est complexe. C’est du changement de représentation dont il est question. Des acteurs tels que nous, les communicants, peuvent contribuer à cette reconnaissance, renforçant là une « mission » sociale de nos métiers.
Dans le cadre de nos collaborations ou de notre série d’interviews de femmes inspirantes (Place aux flammes), nous avons la chance de rencontrer des entreprises telles que Oui Care, l’ADMR, la start-up Brigad, ou encore l’association Gribouilli, qui ont déjà pris l'initiative de valoriser et accompagner ces héros méconnus. Par leurs actions terrains, la création de campagnes de visibilité ou d’écosystèmes vertueux, elles ont compris que reconnaître leur talent n'est pas suffisant et qu’il est également essentiel de faire entendre leur voix. Mais leur impact ne peut être maximal qu'avec notre contribution. En collaborant avec ces entreprises et ces associations, en soutenant leurs initiatives, nous pouvons renforcer leur action et inspirer d'autres acteurs à suivre leur exemple. Face à ces réalités, il est impératif de révéler l'importance de ces travailleurs « invisibles » au grand jour et la communication peut jouer un rôle dans cette mission : raconter leurs histoires, partager leurs gestes du quotidien, célébrer leur engagement qui contribue directement à notre bien-être collectif.
Alors, en cette rentrée des classes qui approche et au-delà de notre stress et notre engouement durant cette période, prenons le temps… le temps de prendre conscience de l'importance des métiers cachés et des personnes qui les exercent, et surtout prenons conscience de notre rôle individuel et collectif. Que l’on soit parents, collègues, employeurs ou simplement citoyens, il est de notre devoir de regarder et donner la parole à ceux qui n'ont pas toujours la visibilité qu'ils méritent… Alors que, sans eux, nous n’osons imaginer le capharnaüm de notre rentrée scolaire, mais surtout de notre société…