Le groupe de communication Mazarine, spécialisé dans le luxe et les marques premium, poursuit sa transformation en un ensemble organisé autour de trois piliers principaux: le digital, l'événementiel et la publicité. «Ce sont trois métiers complémentaires et stratégiques pour nos clients», souligne Paul-Emmanuel Reiffers, PDG du groupe. Trois piliers destinés à façonner un storytelling spécifique à un secteur particulièrement friand de systèmes narratifs élaborés.
Vingt ans après la création de l'agence Mazarine, spécialisée dans l'édition, Paul-Emmanuel Reiffers met le cap sur l'international. Son groupe réalise actuellement 20% de son chiffre d'affaires hors de France. Son objectif, annonce-t-il, est de porter ce ratio à 50% d'ici cinq ans.
Le véhicule de cette croissance programmée à l'international est La Mode en image, une société leader dans l'organisation de défilés de mode et d'événements dans le luxe, que Mazarine a rachetée en 2010. Avec Olivier Massard, patron de La Mode en image, aujourd'hui directeur général associé de Mazarine, Paul-Emmanuel Reiffers a ouvert une filiale en Chine il y a un an.
Depuis Pékin, principalement, mais aussi à Hongkong, Mazarine compte se développer dans toute l'Asie. La société, dirigée sur place par Adrian Bratfanof et Yue Yan, emploie actuellement huit personnes et réalise 10 millions d'euros de chiffre d'affaires.
L'Asie est aujourd'hui le lieu de nombreuses et très spectaculaires opérations événementielles, qui nécessitent de gros moyens et mobilisent des dizaines de personnes... pour quelques minutes de «show», la plupart du temps. Le 18 mai prochain, par exemple, Mazarine organisera à Pékin le lancement mondial de la nouvelle collection de Dior Joaillerie. Chanel, un autre de ses clients, a choisi Taïpei xxxxquandxxxxpour quoixxx
Ce développement international se fera, explique Paul-Emmanuel Reiffers, en accompagnant les clients actuels de Mazarine, mais aussi en signant des clients locaux. Par clients locaux, il faut comprendre les patrons locaux de marques mondiales, qui «sont de plus en plus forts et gèrent leur propre budget», et aussi bien sûr les sociétés asiatiques.
La deuxième phase de la croissance internationale passera par les Etats-Unis. Mazarine dispose de «relais» à New York mais n'y a pas ouvert de filiale. Ce sera chose faite, affirme son PDG, en 2013 et cela devrait se faire par croissance externe. A plus long terme, ce sera le Moyen-Orient et l'Amérique du sud, en particulier le Brésil.
Autre opération de croissance externe, histoire de boucler la boucle et d'afficher un triumvirat correct de métiers: l'acquisition d'une agence de publicité est dans les tuyaux. Paul-Emmanuel Reiffers se donne encore six semaines pour finaliser l'opération et la rendre publique.
Encadré
Chiffres clés
Le groupe Mazarine a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 63 millions d'euros, en croissance de 30,7%. Sa marge brute s'est établie à 24 millions (+32,6%) pour 200 salariés. Elle se décompose ainsi: 8 millions dans le digital, 6,5 millions dans l'événementiel (où le groupe réalise 25 millions de CA), 5,5 millions dans la publicité et 4 millions dans l'édition et la culture. Ses principaux clients sont Chanel, Cartier, Moët & Chandon, Louis Vuitton, Nina Ricci, Dior, Loewe...
