Disparition
Hervé Bourges est décédé le 23 février à 86 ans. Ancien patron de chaînes (TF1, France 2...), également ex-président du CSA, il a marqué l'audiovisuel français.

Hervé Bourges, grande figure de l'audiovisuel français et fervent défenseur de la francophonie, est décédé dimanche 23 février à l'âge de 86 ans, a-t-on appris auprès de proches. Il est décédé dans un hôpital parisien, entouré de son épouse et de proches, a notamment indiqué à l'AFP Olivier Zegna-Rata, qui fut son directeur de cabinet au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).  « Il nous avait tout appris, la rigueur et le courage, la lucidité et l’humour, la générosité et l’énergie et par dessus tout la foi dans la mission des médias et des journalistes. Hervé Bourges s’est éteint ce soir. Reposez en paix, Président. Nous continuerons vos combats.», a twetté celui qui est actuellement délélégué général du Syndicat des producteurs indépendants (SPI). 

Né le 2 mai 1933 à Rennes (Ille-et-Vilaine, nord-ouest), il fut diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ) en 1955. Sa vie fut ensuite un long parcours entre médias, politique et même diplomatie, un temps ambassadeur de France auprès de l'Unesco. Journaliste, rédacteur en chef de Témoignage chrétien, il fut directeur de l'Ecole de journalisme de Yaoundé (Cameroun), où il tissa des liens profonds avec de nombreuses personnalités africaines, puis directeur de l'école de journalisme de Lille. Patron successif des chaînes de télévision publiques TF1, France 2 et France 3, et de radio (RFI), Hervé Bourges avait été à la tête du CSA de 1995 à 2001. Outre ses rôles éminents dans les médias, Hervé Bourges fut aussi un militant anti-colonialiste du temps de la guerre d'Algérie, un amoureux de l'Afrique et un fervent défenseur de la francophonie. Il avait signé en 2012 un dernier documentaire, L'Algérie à l'épreuve du pouvoir, avec le réalisateur Jérôme Sesquin.

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«Son immense expérience, sa connaissance des hommes et des femmes, sa personnalité et son savoir-faire feront de lui un grand président du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Son approche reposant sur le dialogue, l'échange et la conviction, sur la responsabilisation des acteurs, sur la médiation plus que sur la coercition, demeure une formidable source d'inspiration», a notamment réagi le CSA dans un communiqué, lundi 24 février. 

« Homme de convictions, dirigeant talentueux doué d’un sens stratégique hors pair, Hervé Bourges a durablement marqué l’audiovisuel français de son audace. C’était aussi un ardent défenseur de notre langue et de la communauté des francophones. Je pense à tous ceux qui l’ont aimé », a déclaré de son côté Franck Riester, ministre de la culture.

Du côté des journalistes aussi, l'hommage est unanime. « Hommage à Hervé Bourges. Un grand patron et un grand homme. La curiosité et l’humanité chevillées au corps et à l’âme. Grande tristesse pour moi de perdre un repère et un ami », a réagi par exemple sur Twitter Elise Lucet, présentatrice de Cash Investigation et Complément d'enquête sur FRance 2.

Hervé Bourges fut à l'origine de la première étude sur la représentation des « minorités visibles » sur le petit écran. Christine Kelly, ancienne journaliste de LCI, a témoigné sur Twitter qu'elle avait reçu un coup de téléphone pour la féliciter en 2000 : « C’est Hervé Bourges, président du CSA. Je tenais à vous féliciter pour votre travail de journaliste. Enfin, et c’est nouveau, une journaliste de la diversité qui présente le Journal ».

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