Les réseaux sociaux sont les vedettes des derniers programmes mis à l'antenne par les chaînes dans le monde. Au MIP TV, le marché international des programmes qui s'est tenu à Cannes du 12 au 16 avril, la traditionnelle veille présentée par The Wit a mis en avant plusieurs nouveaux programmes construits autour de l'utilisation des réseaux sociaux.
«Multiplate-forme est un mot très tendance actuellement chez les producteurs, indique Virginia Mouseler, présidente de The Wit. Beaucoup de formats se développent aussi autour de l'emploi du mobile.»
The Wit a relevé Twision, un magazine espagnol diffusé sur El Mundo TV, s'appuyant sur des témoignages remontant via Facebook ou Twitter. Dans un autre genre, le flash-mob, ce rassemblement impromptu de foule, fait son entrée dans les divertissements.
«Ce type d'opération permet de réunir un public "non-casté", sans doute plus naturel, estime Virginia Mouseler. C'est un élément très dynamisant pour des jeux.» En Suède, Zodiak Entertainment lance au printemps un jeu, One World, dans lequel des célébrités doivent réunir le maximum de gens pour des challenges.
De son côté, 2waytraffic (Sony) a créé Stand out from the Crowd, un jeu fondé sur l'interpellation d'un anonyme dans un lieu public, mais qui peut être aidé par des intervenants, qui, eux, sont volontairement présents sur le site.
Dans la droite ligne de ces changements, «les règles se simplifient au maximum afin d'être compréhensibles tout de suite par tout le monde, note Virginia Mouseler. Les épreuves sont de plus en plus primaires et les références à la culture sont moins nombreuses.»
Par exemple, dans Minute to Win It, sur NBC aux États-Unis, les candidats ont 60 secondes pour réaliser un défi, comme poser six pommes les unes sur les autres pour remporter 1 million de dollar.
Ce début d'année 2010 marque aussi le retour des jeux familiaux, comme Push the Button en Grande-Bretagne sur ITV1, produit par Freemantle, où deux familles s'affrontent sur des épreuves loufoques pour gagner 100 000 livres. En Turquie, Family Connections, produit par All3 Media International, propose à un candidat de reconstituer une vraie famille dans un groupe où se trouvent aussi des comédiens chargés de les envoyer sur une fausse piste.
Pour autant, la télé-réalité ne disparaît pas des grilles des chaînes de télévision. À Cannes, au MIP TV, TF1 a confirmé avoir acheté il y a six mois, The Frame, un jeu produit par la société israélienne Armoza Formats. Huit couples sont installés durant trente jours devant une caméra avec interdiction de sortir du cadre.
Le concept est sans doute inspiré du fameux Chatroulette sur Internet. Le but du jeu est de relever les défis lancés par les téléspectateurs et de les faire rire. Chaque semaine, un duo est éliminé, et les vainqueurs empochent 1 million de dollars. Programmation possible à l'automne 2011.
«On assiste aussi à la déclinaison des formats phares, poursuit Anne Richy, consultante chez Imca. C'est le cas pour les divertissements axés sur la cuisine ou la danse.» Sur ce thème, Freemantle Media a développé pour RTL aux Pays-Bas My Name is Michael un casting pour trouver deux sosies à Michael Jackson.
«Mais la télé-réalité se décline aussi autour des différences», note Anne Richy en citant Prisoner of Love, produit par Endemol pour Ned3 aux Pays-Bas où d'anciens taulards recherchent l'être aimé. La télévision s'ouvre aussi au handicap. How to Look Naked... with a Difference (Belle toute nue sur M6), sur Channel 4 au Royaume-Uni, s'intéressent aux personnes handicapées, ou encore Dancing on Wheels, dans lequel des personnalités dansent avec des personnes en fauteuils roulants.
Enfin, il y a aussi les projets qui dépassent la ligne blanche. C'est le cas de ce format turc Rent a Mama. But du jeu ? Trouver une mère porteuse à un couple qui ne peut pas avoir d'enfant. Heureusement, ce type d'excès reste marginal.
