Les traditionnels salons de l’emploi ayant baissé le rideau depuis bientôt un an, il a fallu trouver des alternatives. Les événements digitaux ont fait figure de grande solution. Des acteurs majeurs ont d’ailleurs saisi l’occasion de démultiplier leur impact. C’est le cas du Figaro. « Avant la pandémie, nous organisions cinq salons en présentiel, explique Vincent Monfort, directeur général adjoint éducation de Figaro Classifieds. Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons organisé une trentaine de salons virtuels, sur un nombre de villes bien plus étendu que pour les salons en présentiel. »
Premier avantage majeur de ce type de manifestation : finie la contrainte de durée. Selon la fréquentation en ligne, certains de ces événements peuvent être prolongés durant une semaine, voire un mois. Le virtuel libère aussi de toute contrainte de distance. « Les entreprises peuvent entrer en contact avec des candidats d’autres régions et vice-versa », note Paul Cassarino, directeur général de Seekube, plateforme de création d’événements virtuels. L’organisation digitale en amont permet aussi des gains de temps appréciables. « Les entreprises économisent le temps de déplacement de leurs équipes, qui n’ont plus à se rendre sur les salons physiques. Les candidats eux évitent les temps d’attente devant les stands grâce à la réservation de créneaux précis », poursuit Paul Cassarino.
Le digital, amorce du physique
Plus intéressant encore, la digitalisation assure une plus grande efficacité des rencontres. Par exemple, la digitalisation du congrès annuel de la Confédération nationale des junior-entreprises (CNJE) en décembre 2020, a réuni plus de 2 500 participants. « Nous avions au préalable mis en place un filtrage basé sur le principe de qualification afin de vérifier, grâce au CV et à la motivation de la demande, l’adéquation entre la demande de l’étudiant et l’offre de l’entreprise, explique Christophe Cousin, président de l'agence Win-Win. Plus de 300 candidatures ont été prises en compte par les entreprises participantes et plus de 70 heures de pré-entretiens en visio ont été réalisées. »
Pour autant, les rencontres digitales n’ont pas la même force d’engagement que celles en présentiel. « En juin 2020, nous avons beaucoup misé sur les interactions entre candidats et recruteurs mais il y avait beaucoup de rendez-vous auxquels les candidats ne venaient pas, constate Vincent Monfort. Nous avons donc arrêté. Le digital est une amorce mais la rencontre est plutôt du domaine du physique. » Et le dirigeant de conseiller aux étudiants d’investir avant tout les sites d’emploi et les réseaux. « Il faut industrialiser et professionnaliser sa recherche », insiste-t-il. Bienvenue dans le monde du travail.