À l’Efap, le tocsin a sonné en janvier 2020 lorsqu’il est apparu que le taux de transformation des stages terminés en décembre 2019 était plus faible que les autres années. Il a alors été décidé de mettre en place un « mentorat » avec les alumni du MBA digital marketing et business. Une cinquantaine d’anciens élèves se sont mobilisés pour mener des entretiens de une à deux heures avec les récents diplômés. « En mars, ce dispositif a été étendu à l'ensemble des alumni des autres spécialisations de l'Efap, explique Vincent Montet, directeur du MBA digital marketing et business. Plus de 300 alumni ont accepté de contribuer au dispositif et d'accompagner élèves et jeunes diplômés. »
D’autres initiatives ont été lancées : des ateliers « webinar toolbox », qui permettent aux jeunes diplômés de suivre des ateliers de personal branding, de soft skills ou de développement personnel, ainsi que des conférences. « La plus récente, organisée avec un membre d’un cabinet de recrutement basé à Londres, a permis aux étudiants et jeunes diplômés de mieux connaître les démarches des chasseurs de tête afin d’être plus performants dans leur recherche d’emploi », détaille Delphine Cantat, directrice des relations entreprises. Depuis janvier, un nouveau programme a été mis en place. Baptisé « Never Stop Learning », il donne accès chaque mois à un cours de deux heures consacré à des thématiques comme le growth hacking [activation de croissance], YouTube pour les marques ou le digital marketing chinois. Enfin, grâce à un dispositif hebdomadaire de master class, les alumni peuvent présenter à leurs cadets leur parcours, leur métier mais aussi donner des conseils, voire nouer des contacts qui pourront déboucher sur une insertion professionnelle.
Prendre le « pouls » des étudiants
Lors du premier confinement, Audencia SciencesCom a elle aussi renforcé ses webinars destinés à réunir étudiants actuels et anciens. « Les échanges permettent d'améliorer les démarches de ceux qui vont obtenir leur diplôme, affirme Julien Bavencoffe, consultant carrière. Nous avons aussi des ateliers de préparation aux entretiens. En 2020, nous avons mis un accent particulier sur les entretiens individuels à distance. » En octobre ont aussi été mises en place des rencontres visio « pour prendre le pouls des étudiants », quelques mois avant leur entrée sur le marché du travail. « C'était une façon de les soutenir », indique Julien Bavencoffe. En janvier, la promotion sortante a reçu un mail pour lui rappeler que ses membres avaient toujours droit à des rendez-vous et de l’accompagnement. L’équipe des consultants carrières d'Audencia SciencesCom a été sollicitée par une vingtaine de récents diplômés, sur une promotion de 150 étudiants, qui souhaitaient mieux maîtriser les outils de candidature ou trouver des méthodes pour se démarquer.
Au vu de la situation, l’Iseg a quant à elle mis en place un dispositif spécifique en juillet 2020 pour soutenir l’insertion professionnelle des promos 2018, 2019 et 2020. Il reposait sur trois axes : des séminaires et workshops thématiques pour optimiser les compétences acquises sur InDesign, Google Analytics et d’autres technologies, un coaching personnalisé ou en petits groupes afin d’aider les étudiants à prendre confiance en eux et à mieux se connaître, et enfin des webinars et conférences en ligne pour aider les étudiants à mieux comprendre l’évolution des métiers et les attentes des entreprises. « Nous comptons pérenniser ce dispositif pour les jeunes anciens ainsi que pour les étudiants de 5e année », précise Adrienne Jablanczy, directrice générale de l’Iseg.
Rencontres avec alumni et entreprises
Pour faciliter l’insertion de ses jeunes diplômés, MediaSchool (propriétaire de Stratégies) a lancé deux initiatives en avril : un Club des Grands Partenaires fort de dix premières entreprises (Accor, Adecco, Adrexo, Asics, Voyage Privé…) et présidé par Christophe Catoire, le président Monde d’Adecco, ainsi qu’un cabinet de recrutement pour mettre en relation les étudiants avec les entreprises. « En créant un cabinet de recrutement tourné exclusivement vers les jeunes, MediaSchool veut mobiliser des milliers d’entreprises pour battre le chômage en France », souligne Franck Papazian, le président de MediaSchool.
À l’École de management Léonard de Vinci (EMLV), ont été mis en place dès décembre 2020 des ateliers « Boost Camp Premier Emploi » comprenant plusieurs sessions de deux heures. But de l’opération : aider les futurs ou jeunes diplômés à construire un plan d'action commercial de recherche d'emploi, à renforcer leurs compétences sur les outils ou à améliorer leur stratégie LinkedIn. « Les jeunes qui ont suivi ces ateliers ont plus vite trouvé un emploi », note Laure Bertrand, directrice soft skills, développement durable et carrières. Cette initiative a pris place dans un dispositif plus global comprenant des événements de recrutements où les étudiants peuvent rencontrer des représentants d’entreprise ainsi que des rencontres annuelles avec les alumni. « Ils viennent présenter aux étudiants de 5e année leur parcours et leur entreprise, ce qui permet aussi de nouer des liens, précise Laure Bertrand. Ces rencontres ont aussi lieu en cercle plus restreint avec les étudiants de 5e année des différentes spécialisations de fin d'études et les alumni sortis de ces options. »
Source d'apprentissage
L’Iscom a misé de son côté sur les alumni en lançant en septembre 2020 « Tomorrow Iscom », une plateforme qui doit « établir des liens entre alumni qui cherchent des profils » mais aussi devenir « un moteur de networking et un soutien aux projets entrepreneuriaux », souligne Cécile de Montigny, directrice innovation entreprises et carrières. En parallèle, l’école organise depuis six mois des « alumni meetings » afin de favoriser les contacts mais aussi « détecter les anciens en difficulté ». Parallèlement à la politique de partenariat avec les entreprises, l’Iscom considère la plateforme Tomorrow Iscom comme « un grand levier d’insertion » du fait du nombre important d’alumni (15 000).
Au-delà des dispositifs d’accompagnement, c’est surtout un état d’esprit qu’il s’agit d’insuffler aux futurs jeunes diplômés, souligne Amélie Brulé, responsable des relations entreprises et de l’accompagnement professionnel de l’ECV Nantes : « La recherche d’emploi est trop souvent vécue comme une situation de faiblesse. Non, cette démarche fait partie intégrante de l’expérience professionnelle. C’est une situation qu’un jeune diplômé va rencontrer régulièrement durant sa vie active. » Une dynamique qui a le mérite de réduire le stress tout en transformant cette phase en source d’apprentissage.