C’est un âge révolu. Une époque où la question du recrutement se posait peu ou prou pour les agences, entre salaires élevés, reconnaissance sociale et concurrence limitée. Mais au fil des ans, celles-ci ont perdu de leur superbe et de leur attractivité auprès des jeunes diplômés. C’est en partant de ce constat, unanimement partagé par la cinquantaine de ses membres, que la délégation Digital de l’AACC passe à l’action avec une plateforme visant à valoriser son activité auprès des étudiants tout en renforçant les liens entre écoles, universités et agences. Nom de code : Beyond. « C’est une initiative qui a été lancée par Gregory Pascal [président de la délégation], dans le sillage du travail d’enquête effectué il y a deux ans par l’AACC pour l’ensemble de nos métiers. On s’est rendu compte que ceux-ci étaient peu connus des étudiants, avec des verbatims parfois très durs », expose Julien Casiro, fondateur de l’agence Braaxe et vice-président de la délégation depuis mars.
D’où cette initiative se déployant sous la forme d’une plateforme de contenus (vidéos et podcasts) effective fin novembre, ainsi que d’un « accélérateur » qui verra le jour en 2020 et dont le but sera de nouer des partenariats avec les structures formant aux métiers du numérique et de la communication. Premier objectif donc, « faire connaître l’éventail de nos expertises et les atouts des agences », souligne-t-il, en écho à « la diversité des sujets vis-à-vis du travail chez l’annonceur », « l’évolution rapide des carrières » et une réalité loin de « l’image d’Épinal négative » véhiculée par une « minorité d’acteurs » sur des sujets comme le harcèlement ou le travail à outrance.
Les salariés mis à contribution
Et qui mieux que les premiers concernés pour en parler ? En mettant à contribution les salariés de différentes agences (Marcel, We Are Social, Sweet Punk, Adveris, Hands, Roxane, On prend un café), ce sont les fonctions de social media manager, directeur artistique vidéo, UX designer ou encore directeur de création qui entendent se dévoiler sans fard. « Nous avons souhaité avoir des profils féminins et masculins, juniors et seniors, venant de petites et grandes agences », ajoute Christelle Didelot, directrice générale adjointe de Dagobert et vice-présidente de la délégation.
« Près de 800 postes devraient être à pourvoir au sein des agences digitales l’an prochain », rappelle Julien Casiro. Mais, face aux rémunérations supérieures offertes par les start-up et l’attrait grandissant pour l’entrepreunariat, se faire connaître ne suffit pas. Un constat que fait également Vincent Montet, directeur de la stratégie digitale du groupe EDH (Efap, EFJ, Icart), qdont le MBA digital marketing&business figure parmi la dizaine de formations devant être à terme sélectionnées. « On est passé d’un tiers à un quart de diplômés se dirigeant vers les agences à la fin de leur cursus. C’est une erreur car l’agence reste une des meilleures écoles, surtout dans le digital », note celui qui a œuvré durant près de onze ans chez Grenade&Sparks. L'agence, un marche-pied vers une belle carrière...