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La directrice générale adjointe en charge des programmes de Téva (groupe M6) privilégie un management participatif et pragmatique. Tout en préservant le plus possible sa vie privée.

Sur la photo en noir et blanc, Doug Savant décoche son plus beau sourire hollywoodien. Celles ou ceux qui aiment à s'abîmer dans les entrelacs tragicomiques de Wisteria Lane auront reconnu l'acteur de la série à succès Desperate Housewives. «Pour Catherine, puisse-t-elle ne jamais devenir une femme au foyer désespérée», lit-on sur la dédicace.

 

Catherine Schöfer, directrice générale adjointe en charge des programmes de Téva (groupe M6), ne semble pas en prendre le chemin. «Je suis fière d'avoir diffusé sur Téva des nouveautés comme Drop Dead Diva, Cougar Town, Nurse Jackie, ou encore d'avoir fait les acquisitions récentes de The Big C, avec Laura Linney et Web Therapy, avec Lisa Kudrow», se félicite cette blonde solaire.

 

En termes de fictions, Catherine Schöfer ne raconte pas d'histoires. Après l'Essec, elle démarre chez Europimages, puis rejoint le service acquisitions de M6, où elle et ses équipes mettront la main sur Sex & the City ou NCIS. À l'origine, elle se destinait plutôt à la danse, à laquelle elle a consacré douze heures par semaine jusqu'au baccalauréat.

 

«Lorsque j'ai démarré l'Essec, je m'intéressais à la gestion culturelle: j'aurais adoré diriger un théâtre, confie-t-elle. Mais je me suis finalement dirigée vers la télévision, pour son mélange optimal de business et de création.»

 

Face aux redoutables avocats de majors hollywoodiennes, Catherine Schöfer bénéficie d'un atout non négligeable. Née avec une double culture, moitié allemande moitié française, elle a grandi à Bruxelles dans un «milieu européen et très cosmopolite».

 

«Catherine a toujours su montrer une très grande capacité de négociation, une approche extrêmement méthodique, ainsi qu'une grande expertise artistique», se souvient Bernard Majani, directeur des acquisitions du Groupe M6.

 

Pour autant, à l'époque où Catherine Schöfer court les Los Angeles Screenings et les avant-premières des networks à New York, elle commence, raconte-t-elle, «à avoir envie de [se] rapprocher des programmes et de développer [ses] propres projets».

 

Aujourd'hui, chez Téva, qui fête cette année ses quinze ans, Catherine Schöfer dirige une équipe de dix personnes, dont un seul homme. «Son management est très participatif, estime Charlotte Gélis, responsable de la programmation de M6. C'est une personne d'une grande gentillesse, qui s'intéresse sincèrement aux autres.»

 

Trop gentille, Catherine Schöfer? «Je n'aime pas être dans le conflit, explique-t-elle. Je suis convaincue que l'on peut obtenir beaucoup de choses en les demandant gentiment.»

 

Sensibilité n'égale pas sensiblerie: «Peut-on y voir l'influence de mes origines germaniques? Je sais me montrer très pragmatique, mais privilégie toujours la concertation.» Tout en n'incitant jamais ses équipes au présentéisme.

 

«Évidemment, lorsque nous sommes face à une urgence, il n'est pas anormal de rester au bureau jusqu'à minuit, dans une certaine exaltation d'ailleurs, reconnaît-elle. Mais il m'arrive également de demander à mes collaborateurs ce qu'ils font encore là le soir. Je suis très vigilante à garder du temps pour ma famille et mes deux enfants.»

 

Elle continue d'ailleurs à pratiquer assidûment la danse et se rend tous les jours au bureau en vélo. Et si deux télévisions sont allumées dans son bureau, elles finissent, précise-t-elle, par s'éteindre automatiquement lorsque la journée est terminée.

 

 

 

Son parcours en bref

 

Mai 1968. Naissance à Karlsruhe (Allemagne).

 

1990. Diplômée de l'Essec.

 

1991-1995. Europimages.

 

1995. Entrée au Groupe M6, où elle devient, en 2005, directrice adjointe des acquisitions.

 

2006. Arrivée chez Téva en tant que directrice générale adjointe en charge des programmes. 

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