L'opérateur télécoms installera son siège social à Saint-Denis dans trois ans. Une façon de montrer l'ouverture du groupe à l'évolution de la société.

À Saint-Denis, le mouvement a commencé en 2003 avec l'assureur Generali. Dans 3 ans, 8 500 salariés de SFR, actuellement répartis sur 4 sites, rejoindront à leur tour la ZAC du Landy-Pleyel à Saint-Denis, pour un ensemble de 130 000 m2 qui devrait faire de l'opérateur le premier employeur de Seine-Saint-Denis.

L'architecte Jean-Paul Viguier, à qui l'on doit les sièges de France Télévisions, de L'Équipe ou de Prisma Presse, entend bien faire de cette implantation de bureaux campus de 380 m de long un modèle de bien-être. «C'est une façon d'exprimer une image de marque, les valeurs de l'entreprise, mais en même temps de laisser les métiers travailler», indique-t-il.

À la verticalité de la tour Bouygues Telecom à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine s'opposera l'horizontalité de SFR à Saint-Denis. L'idée est de tourner le dos aux édifices «labellistes», selon les termes de l'architecte, où la haute qualité environnementale pousse les bureaux à se «bunkeriser», par exemple en condamnant les fenêtres pour limiter les déperditions d'énergie.

À Saint-Denis, au contraire, les immeubles ne mesureront pas plus de 6 ou 7 étages et les ensembles de services s'ouvriront sur des jardins côté sud. La façade nord, elle, fera face à l'A86, au croisement de l'A1, ce qui est une assurance de bruit permanent. Sur le plan visuel, il s'agit de montrer que l'entreprise est ouverte vers l'extérieur avec ses balcons, ses escaliers poussés vers les façades et ses terminaisons en effilochage que Jean-Paul Viguier compare aux ramures d'un arbre.

Mesurer les attentes des salariés

Les problèmes attendus ne sont pas, pour l'heure, liés à l'insécurité, malgré la réputation du «9-3». SFR rappelle que son implantation à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, s'est traduite par un développement de la zone. Aucune navette n'est encore prévue. Mais l'entreprise précise qu'elle va désormais entrer en phase «participative» et pourra mesurer les attentes de ses salariés.

L'expérience de Generali a montré que la première préoccupation des collaborateurs est la fréquence des RER. Le nouveau siège social, qui comptera 1 600 places de parking, est à 10 minutes du RER et à un quart d'heure du métro.

En matière de ressources humaines, l'installation doit être un sans-faute. SFR a un taux de rotation du personnel de 5 à 6% et doit recruter 550 personnes en 2011, après 450 l'an dernier. Pas question de diminuer l'attractivité de l'entreprise, dont la moyenne d'âge est de 37 ans et qui doit en permanence se former aux métiers du numérique.

Après avoir obtenu le label Diversité, l'opérateur mise donc beaucoup sur «la mixité des profils et des diplômes», comme dit Marie-Christine Théron, sa directrice générale RH. Il s'efforce de recruter dans les universités, et s'est engagé à embaucher 5% d'apprentis comme à respecter l'égalité hommes-femmes – alors que ses effectifs sont masculins à 58,6% du fait de la technicité des métiers.

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