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Le groupe international de médias se sépare de 2 500 salariés après la prise de contrôle de son capital par le fonds d'investissement américain Liberty Acquisitions.

C'est l'un des plus massifs plans de restructuration du secteur de la communication en Europe. Le géant espagnol Prisa, propriétaire du quotidien El País et de la radio Cadena SER entre autres, a annoncé fin janvier une réduction d'effectifs qui touchera 2 500 employés, soit 18% de son personnel, «dans toutes les compagnies, dans tous les pays, dans tous les domaines».

Alors que le fonds d'investissement Liberty Acquisitions s'est emparé de la moitié de son capital fin 2010, Prisa doit désormais «actualiser son modèle productif et commercial afin de garantir l'avenir de la compagnie», précise le groupe. Les licenciements vise 2 000 salariés en Espagne et 500 entre le Portugal et l'Amérique du Sud. La restructuration devrait être achevée au second trimestre 2012, mais Prisa n'écarte pas une deuxième vague qui se concentrerait hors d'Espagne. Le groupe croule sous une dette de plus de quatre milliards d'euros.

La production en première ligne

Pour le syndicat majoritaire FSC-CCOO au sein du groupe, les licenciements confirment «la difficile situation économique du groupe». Fin décembre, Prisa a fermé la chaîne espagnole d'information en continu CNN+. «Nous essaierons de préserver le capital journalistique», a pour sa part assuré le conseiller délégué de Prisa, Juan Luis Cebrían, à la Fédération des associations de journalistes espagnols, en précisant que les coupes toucheront surtout la production. «Avec des chutes d'entre 10 et 15% de la diffusion dans la presse espagnole et des baisses d'entre 30 et 40% de l'investissement publicitaire, nous devons repenser notre avenir», a-t-il ajouté.

Quelques minutes après l'annonce du plan de licenciement, Prisa confirmait la nomination de Fernando Abril-Martorell, jusque-là responsable de la zone ibérique de Crédit suisse, au poste de directeur financier et adjoint au conseiller délégué. Cela le situe en bonne place pour prendre la relève de Juan Luis Cebrían, qui pourrait se retirer en 2013.

 

Encadré

Restructuration dans la télé espagnole

La chaîne espagnole Telecinco, contrôlée par l'italien Mediaset (Berlusconi), a annoncé le 28 janvier la suppression de 127 emplois après son rachat de la chaîne Cuatro au groupe  Prisa. La vente, qui incluait aussi la cession à Telefonica de 22% du bouquet de télé payante Digital+, a rapporté 976 millions d'euros à Prisa. Une conséquence indirecte a été la disparition de la chaîne CNN++. Car ni Prisa, qui l'exploitait jusque là, ni Telecinco, qui reprenait le canal, n'ont voulu poursuivre sa diffusion. Ses 190 employés, auxquels s'ajoutent les 180 salariés de Cuatro, sont alors passés sous le giron de Telecinco.

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