Pour manager ses quarante collaborateurs, la nouvelle directrice de la communication de la Française des jeux mise sur l’enthousiasme et le franc-parler.

«Maintenant, vous me faites un rétroplanning!» Avec Laetitia Olivier, la nouvelle directrice de la communication et du développement durable de la Française des jeux, les réunions se terminent souvent sur cette injonction. Il faut dire que la toute jeune quadra est très attachée à ce que la communication, ce ne soit pas juste des paroles en l'air. Dans son précédent poste chez Rexel (alors filiale de PPR), une entreprise industrielle très B to B, elle a beaucoup fait la «communication de la communication», comme elle dit. «Notre métier est parfois considéré comme un atelier gommettes et découpages, sans grande valeur ajoutée», déplore-t-elle. Pour tordre le cou à ce cliché, Laetitia Olivier attend de ses équipes des résultats probants, concrets et rapides. Plutôt impatiente, cette femme qui manage quarante personnes garde toujours un œil sur le chronomètre: «J'aime bien les choses qui aboutissent vite, les interlocuteurs qui vont droit au but quand ils s'expriment.»

Depuis six mois à la communication de la FDJ, elle doit jongler entre des métiers très différents: influence (lobby, presse), communication corporate, édition multimédia, responsabilité sociale d'entreprise, «grands gagnants» (accompagnement psychologique et financier des gagnants de plus d'un million d'euros), mécénat et sponsoring (équipe cycliste, etc.). Ce chef d'équipe pressé et énergique enchaîne les réunions tambour battant sur des sujets qui n'ont rien à voir: «Cela peut être un joueur qui pense avoir trouvé une martingale et menace de nous attaquer en justice, un grand gagnant qui disjoncte ou l'équipe cycliste qui bataille pour obtenir la licence professionnelle.»

Du participatif pour mouiller le maillot

Laetitia Olivier peut être aussi pugnace pour protéger ses ouailles: elle n'hésite pas à monter au créneau. «Chez Rexel, alors qu'il y avait des menaces de licenciements qui visaient le service, elle s'est beaucoup battue pour nous défendre», se souvient Lydia Durosier, chargée de communication chez Rexel, qui a travaillé à ses côtés pendant quatre ans.

Pour pousser ses collaborateurs à mouiller le maillot, Laetitia Olivier mise sur le participatif: «Je leur donne un cadrage, un planning et de la visibilité sur les prochaines étapes. Tout le monde doit avoir le même niveau d'information.» Et ça fonctionne, selon Lydia Durosier: «Elle arrive à insuffler beaucoup de confiance à ses collaborateurs, elle sait responsabiliser de façon naturelle, elle fait passer beaucoup de choses avec douceur et fermeté.» Même constat pour Thomas Kamm, aujourd'hui associé chez Brunswick, conseil en communication financière, qui l'a côtoyée chez PPR: «Une fois qu'elle a donné le cap, elle travaille main dans la main avec les autres, en mettant très peu d'ego dans ce qu'elle fait.» Il suffit de jeter un œil à ses mains pour être convaincu qu'elle ne se prend pas au sérieux: à la droite, elle porte des bracelets roses, verts, bleus (des Silly Bandz, très en vogue dans les cours de récré) et à la gauche une grosse bague fantaisie rose bonbon.

 

Son parcours en bref

1992-1993. DEA en communication, dynamique des organisations et mutations sociales, à Dauphine.

1993. Responsable communication de l'Institut du mécénat solidarité.

1998. Responsable de la communication interne, puis du pôle presse et de la communication corporate de PPR.

2002. Directrice de la communication et du développement durable de Rexel (PPR).

Juillet 2010. Directrice de la communication et du développement durable de la Française des jeux.

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