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Pour fixer un cap précis à ses 44 équipiers, dont Franck Cammas, la directrice de la communication externe de Groupama navigue entre confiance et exigence.

Mardi 9 novembre, à 16h38 précises, une clameur inhabituelle monte de la pourtant très calme et huppée rue d'Astorg, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Les cris proviennent du siège de Groupama. À l'étage, dans le bureau de Frédérique Granado, la directrice de la communication externe, une trentaine de personnes massées devant un écran de télévision fêtent bruyamment le héros maison, Franck Cammas, salarié de la compagnie d'assurances.

À 7 000 kilomètres de là, le navigateur vient de passer la ligne d'arrivée de la Route du rhum, en tête avec Groupama 3. Un beau moment de «team-building». Et l'un des temps forts de l'année pour Frédérique Granado et ses collaborateurs, qui s'occupent du sponsoring de l'assureur, mais aussi des relations presse, de la communication corporate, de l'événementiel, du multimédia et de deux fondations (l'une consacrée aux maladies rares, l'autre au cinéma).

Pour que ces activités très différentes tournent à plein régime, Frédérique Granado prend très à cœur son rôle de vigie. «Nous avons énormément de projets à mener de front, et il est important que tous les collaborateurs soient impliqués. Du coup il faut vite identifier si quelqu'un décroche et le remobiliser», explique-t-elle.

Le capitaine du «navire communication» de Groupama a une autre marotte: elle répète à l'envi à ses salariés ses exigences de bases. «Elle nous rappelait systématiquement que nous devions connaître  sur le bout des doigts les noms et prénoms des membres du comité de direction, et à force cela pouvait sembler un peu scolaire», se souvient Philippe Rimbault, ancien responsable du département Internet, qui a travaillé à ses côtés pendant dix ans.

Culture du résultat

Une attitude cohérente avec son positionnement: Frédérique Granado n'est pas interventionniste mais elle donne le cap, délègue et fait confiance à ses collaborateurs pour la mise en œuvre. Et cultive l'humilité. «Je n'ai pas le degré d'expertise de mes équipes Internet sur l'e-communication, l'utilisation de Facebook ou Twitter, et je le leur dis», admet-elle sans peine. Antoine Stattner, le jeune (trente ans) responsable du département Internet et multimédia de l'assureur, confirme: «Elle n'hésite pas à se remettre en cause, même sur des schémas bien établis».

En revanche, Frédérique Granado met le paquet sur le contrôle a posteriori et a une obsession du résultat. «Elle pilote l'activité sponsoring, et les salariés qui y sont affectés, dont Franck Cammas, en leur fixant des objectifs clairs en matière de développement de notoriété», souligne Martine Damour, déléguée générale d'Entreprises et Médias, association des directeurs de la communication.

Cette manager de quarante-six ans, aînée de quatre enfants, est très exigeante avec elle-même et avec les autres. «Elle peut être assez dure et cassante, et a tendance à être plus intransigeante avec les hommes qu'avec les femmes de son équipe», pointe Philippe Rimbault.

Mais en cas de gros temps, elle n'est pas du genre à abandonner ses équipiers. «En 2004, j'ai dû faire face à une bronca dans mon service, se souvient Philippe Rimbault. Alors que j'étais désarçonné, elle m'a soutenu sans faille et prodigué de bons conseils pour passer la crise.»

 

Son parcours en bref

1985-1986. Maîtrise d'économie monétaire à Dauphine.

1986. Journaliste, responsable de la rubrique internationale à L'Argus de l'assurance.

1991. Responsable de la communication interne et internationale du groupe UAP.

1998. Responsable des relations presse et publiques de Groupama, puis directrice de la communication externe.

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