La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) est sur tous les fronts. Avant le départ de son président, Louis Schweitzer, le 8 mars prochain, elle vient de publier deux rapports alarmants.
Le premier, portant sur les discriminations dans les entreprises publiques et privées, relève un nombre de personnes s'estimant victimes de discrimination au travail en constante augmentation depuis trois ans (36% des salariés du privé et 26% des agents publics se sentent discriminés).
Le second rapport, en forme de bilan de la politique de ressources humaines des sociétés nationales de programmes (Radio France, France Télévisions et la Société de l'audiovisuel extérieur de la France), constate une situation qui «ne se différencie pas de celles des grandes entreprises françaises, alors même que ces sociétés sont censées être exemplaires». S'agissant des inégalités entre hommes et femmes, l'étude pointe un désavantage salarial à l'encontre des femmes, de l'ordre de 12 à 18%, et des journalistes femmes en poste qui ne représentent que 35,4% de la profession alors qu'elles sont majoritaires à la sortie des écoles de journalisme. En matière de handicap, les mesures comme les résultats apparaissent très insuffisants, avec un taux d'emploi inférieur à la moyenne des entreprises françaises, qui est de 2,8% bien que la loi fixe un taux d'insertion à 8%. Ainsi, la Société de l'audiovisuel extérieur de la France (RFI, France 24 et TV 5 monde) ne compte que 0,4% de travailleurs handicapés, Radio France 1,7% et France Télévisions 2,7%. Enfin, le rapport souligne des «cultures d'entreprise pouvant favoriser des pratiques discriminatoires, confirmées par l'expression d'un malaise aigu chez certains salariés».