Publicité TV
Gildas Bonnel, président de la commission Développement durable de l'AACC, explique dans cette tribune pourquoi agences et annonceurs ont tout intérêt à ne pas négliger le sous-titrage des publicités.

Plus de cinq millions de personnes sont sourdes ou malentendantes en France. Près d'une personne sur six souffre de troubles auditifs. Parmi elles, de plus en plus de jeunes adultes sont concernés. Sur toutes nos grandes chaînes de télévision, le sous-titrage est généralisé. Jusqu'à ce jour, les publicités n'intégraient pas cette option dans leur processus de production. Les écrans publicitaires apparaissaient alors, pour les publics concernés, comme une rupture dans l'ensemble de la production audiovisuelle.

 

Pour les marques, actrices de la vie citoyenne, négliger cette question d'accessibilité apparaît aujourd'hui au mieux comme une faute de goût (comment ignorer de façon aussi visible toute une frange de la population), et au pire comme une vraie erreur tactique. Dans les foyers comptant une personne malentendante, les sous-titres sont activés; c'est l'ensemble du foyer qui est témoin du manque visible de considération.

 

Un meilleur partage

 

L'Association des agences-conseils en communication (AACC) a souhaité s'atteler à ce projet. Elle mène actuellement une campagne de sensibilisation des agences et annonceurs afin que le sous-titrage des campagnes TV pour les sourds et malentendants deviennent l'usage et non l'exception (www.soustitronsnospublicites.aacc.fr).

 

Le sujet témoignait du lien direct entre responsabilité sociale et efficacité. Il fallait lever les freins, promouvoir les solutions techniques, sensibiliser les agences. Aujourd'hui, c'est chose faite et aucune agence, aucun annonceur ne pourra s'exempter de cette préoccupation.  Certains ont pu reprocher une démarche purement mercantile. N'allions-nous pas nous adresser à des publics qui jusqu'ici étaient «protégés» de nos messages? La réponse est oui!

 

Ce projet que nous menons depuis deux ans répond à une intention claire. Nos publicités doivent s'adresser au plus grand nombre dans les meilleures conditions de réception. Et de partage. C'est notre mission, et les sourds et malentendants sont les seuls juges et décideront par et pour eux-mêmes de l'intérêt de la publicité TV.

 

Quelques annonceurs ont montré la voie (L'Oréal, Nestlé...) en sous-titrant spontanément leurs campagnes TV et certaines agences, comme BETC, proposent systématiquement le sous-titrage à leurs clients. Ils sont encore trop peu nombreux. Ce n'est pas une question économique: le coût du sous-titrage est dérisoire par rapport aux coûts de production et de diffusion. Ce n'est qu'une question de volonté et de respect.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :