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47% des Français opposés à la réforme des rythme scolaires

Paradoxe de la rentrée: les Français peuvent avoir en tête la ritournelle de Sheila, L'Ecole est finie. La réforme des rythmes scolaires et le retour à la semaine de quatre jours et demi rendent en effet sensible la question des horaires de fin d'école. Depuis cette semaine, les écoliers parisiens finissent ainsi à 15 heures le mardi et le vendredi, tout en ayant la possibilité de suivre jusqu'à 16h30 des activités gratuites et facultatives dans ou hors de l'établissement. En contrepartie, trois heures de cours sont prévues le mercredi matin.

Or, selon un sondage Harris Interactive réalisé par téléphone du 29 juillet au 10 août auprès de 1 009 individus pour le Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles et PEGC (SNUipp), l'opinion est beaucoup plus partagée que l'année dernière sur une telle réforme: 49% estiment qu'il s'agit d'une bonne chose (–18 points) contre 47% affirmant le contraire (+18 points).

Versatile, le Français parent d'élèves? C'est que, comme le rappelle Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion d'Harris Interactive, la connaissance du sujet a beaucoup progressé: 77% des Français ont entendu parler de la réforme (+17 points) et la moitié des interrogés savent clairement de quoi il s'agit. Entre une projection un peu théorique et une appréciation portant sur du concret dans les villes qui appliquent la réforme dès 2013, il y a un pas. «Il y a une interrogation sur le maintien de l'égalité territoriale républicaine concernant les activités périscolaires, explique l'expert, car elles reposent sur les moyens et les personnels qualifiés des communes.» D'autant que 62% des Français déclarent ne pas être prêts à payer davantage d'impôts pour financer ces activités.

Enjeu municipal

L'autre réserve, et non des moindres, porte sur l'idée que la réforme va compliquer la vie des parents et pénaliser les activités extrascolaires. Pour le président de la République et le gouvernement, l'éducation est pourtant un terreau favorable. Un sondage CSA pour RTL, réalisé en août, montre ainsi qu'une majorité soutient la réforme (contre 47% d'opposants), au nom de l'intérêt de l'enfant, que les trois quarts approuvent le recrutement de 60 000 enseignants, même si 57% les considèrent «mal formés» et que six personnes sur dix sont partisanes de la volonté politique affichée de scolariser les 2-3 ans.

«François Hollande avait réussi à créer une réflexion sur l'avenir de la jeunesse, reprend Jean-Daniel Lévy, et il y a une attente là dessus. Si on voit en 2014-2015 que l'autorité est maintenue, que le niveau progresse et que les inégalités tendent à baisser, il y aura un impact positif pour le gouvernement.» En attendant, la réforme des rythme scolaires est un enjeu municipal là où elle est appliquée.

Quant à l'autorité et la discipline, elles demeurent au cœur des préoccupations des Français. «Le maintien d'une forme de respect est aux yeux de tous une priorité pour que les enfants bénéficient d'un vrai enseignement de base», conclut le sondeur.

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