(...) Nous allons «de choc en choc»: «choc de confiance», «choc de simplification», «choc de moralité»... Le caractère zeugmatique de ces tournures - alignées sur le plan syntaxique, mais tout à fait différentes sur le plan sémantique - ne «choque» personne. Plus encore, ces expressions frôlent l'absurde. Que signifie un «choc de confiance»? Faudrait-il user d'un coup énergique pour recréer un lien de confiance entre les Français et le gouvernement? Est-il approprié de répondre au véritable «choc» qu'a suscité l'affaire Cahuzac dans l'opinion par un autre «choc»? Peut-on décréter la moralisation brutale de la classe politique?

 
Glissement sémantique

Y-aura-t-il un «choc» de trop? Les médias s'en amusent. Ils se nourrissent des imaginaires violents, du «bashing» politique, où tous les coups sont permis. Le mot «choc» semble s'être installé durablement dans le vocabulaire médiatique, les journalistes étant de plus en plus nombreux à se l'approprier.
Pourtant, ce glissement sémantique n'est pas anodin. Il reflète sans doute une aspiration profonde de la société à un changement rapide et brutal. Mais galvauder la signification des mots n'est jamais sans conséquence. Oublier que le «choc» est profondément associé à la notion de violence pourrait nous jouer des tours.

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