La révolution technologique a eu comme principal avatar l'émergence d'Internet. Sa souplesse, son apparente simplicité, la rapidité avec laquelle il était désormais possible d'effectuer des corrections, de personnaliser un message, ont rapidement séduit les marques.
Une des conséquences de ce bouleversement fut le relatif désintérêt des acteurs de la profession pour le print, jugé lourd, peu malléable, lent et couteux face à la magie d'Internet. Pourtant, personne ne conteste que le «mix» du futur intègrera des éléments papier, car la performance doit se juger à l'aune de la pertinence d'un média au regard du comportement attendu de la cible. Et penser que tout sera digital, comme imaginer le contraire d'ailleurs, serait une erreur.
Or, souvent, le print est jugé sans tenir compte de sa récente évolution et sans tenir compte précisément de l'intégration des nouvelles technologies dans les processus de production. Pour beaucoup, certaines idées reçues perdurent. Comme celle de penser que plus un document est fabriqué en grande quantité, moins son prix unitaire est cher.
Aujourd'hui, grâce aux nouvelles technologies, le prix d'un document tiré à l'unité peut être proposé à un prix équivalent au prix auquel il aurait été proposé pour une grande quantité. Il est possible de reprendre la main sur sa propre production, de piloter sa communication en «Web to print». Il est possible d'automatiser 80% de sa production de contenu, quel que soit le média sur lequel ce contenu est diffusé. Il est possible à tout moment de modifier une création, de l'adapter, de la personnaliser dans le même flux de production.
Aujourd'hui, il faut juste raisonner autrement. A l'heure de la réindustrialisation du pays, un nouveau modèle est en train d'émerger. Certaines sociétés que l'on appelait autrefois imprimeries sont devenues des modèles d'intégration. Elles ont réussi à remonter dans la chaîne de valeur en combinant les métiers du marketing et des nouvelles technologies. Elles peuvent désormais jouer un rôle dans l'orchestration et la production de contenu des dix prochaines années.