Noyés sous les octets, nous passons en moyenne quatre heures par jour sur des écrans, pour 281 milliards d’emails reçus et probablement autant de notifications. L’enjeu de l’attention est donc maximal pour les marques. La concurrence pour conquérir l’attention est multidimensionnelle : vos compétiteurs courtisent vos propres cibles quand les usages desdites cibles réduisent vos fenêtres. Qui de Facebook, Tinder, du bulletin météo ou de l’email de bureau remportera l’attention aujourd’hui ?
Dans ce brouhaha, la nécessité de respirer émerge. Nos cerveaux souffrent d’overdose de multitasking. Digital detox, zones blanches, paramétrage des notifications, low tech, mode avion… Tout est bon pour retrouver un peu d’espace, un peu de soi. Les outils numériques devraient nous libérer du temps, pas pour nous en prendre. Ils sont si finement conçus pour notre cerveau qu’ils nous captivent au point de nous sentir asservis. Si l’usage est perverti, qui est responsable de le faire évoluer ?
Des initiatives ont déjà fait parler d’elles, comme celle d’Apple lors de sa dernière mise à jour. L’ajout d’un tracker de temps passé sur écran permet de suivre notre consommation numérique. En France, la certification de qualité web Opquast met aussi l’accent sur la responsabilité des web designers à inclure une démarche d’éco-conception et de gestion responsable des newsletters et autres notifications.
Rendre du temps de cerveau disponible
Dans ce contexte de tension, il est stratégique de toucher juste et bien. Participer au bruit ambiant nuit à votre image de marque, tout du moins ne la sert pas. Au mieux vous ne serez pas entendu, au pire considéré comme polluant. Soyons pragmatiques, puisque nos cerveaux sont saturés, que notre capacité de concentration diminue... La communication la plus optimisée serait donc la plus chirurgicale, celle qui vous touche au bon endroit au bon moment. Les communicants aux nombreux outils digitaux ont une responsabilité dans la forme de leurs communications. Mais concrètement, comment y parvenir ?
La réponse tient en trois mots : expérimenter le vide. Il est en effet temps de rendre du temps de cerveau disponible à nos clients, nos «users». D’une part, le cerveau sature dès que nous dépassons trois idées dans un message ou une page web, et d’autre part les mécanismes de l’attention révèlent que la saillance s’active très bien avec un combo émotion/image. Il est donc temps de se jeter dans le vide. A travers des designs, des contrastes de couleurs, l’alternance d’espaces pleins et vides qui offrent des bulles de respirations aux internautes.
Barre centrale de recherche
«Et si le vrai luxe, c’était l’espace ?» Ce slogan de Renault pour vendre son modèle Espace des années 2000 est plus que jamais d’actualité. Cette démarche de vide sur laquelle nous basons nos designs, les expériences utilisateurs que nous concevons, n’est pas nouvelle. Les géants comme les NATU [Netflix, Airbnb, Tesla, Uber] l’ont expérimentée avant nous avec succès. Ils ont mis en place le système de barre centrale de recherche. En milieu de page, seule, flottant au centre de la page. Une barre surpuissante qui exauce vos souhaits, et qui est notamment utilisée par Le Bon Coin, Airbnb, Uber…
Une autre matérialisation du vide dans le design web est la minimisation des informations affichées comme on peut l’observer sur Netflix. Il faut interagir pour voir toutes les informations. L’image prend l’espace, entrecoupée de noir, symbole du vide intersidéral. Tesla l'expérimente aussi dans ses designs intérieurs où tout est effacé au profit d’une tablette numérique centrale, sobrement.
Le vide a de beaux jours devant lui : il rend à vos utilisateurs et clients du temps de cerveau disponible, valorise vos contenus tout en imposant sa qualité. L’effet produit ? Le confort. Vos clients reviendront alors vous voir parce qu’ils se sentent bien chez vous. L’avenir commence ici.
