Sans filet. Seule la voix blanche et le débit lent de Nicolas Hulot pouvait mettre l'auditeur sur la piste. Quelque chose allait se passer dans la matinale de France Inter. Impossible de zapper sur une autre fréquence. La tension était palpable. Au fur et à mesure de l'entretien, on entendait la vérité d'un homme seul, porté par ses valeurs et son courage, bousculé par ses contradictions et ses compromissions, pris en tenaille entre les arbitrages politiques, les lobbys, le clientélisme, l'économie libérale et les enjeux planétaires, « L'avenir de l'humanité et de nos enfants » lâchait-il. Il était digne d'un héros de tragédie grecque. Renvoyé à son statut de mortel, incapable d'échapper à son destin et ses limites malgré ses efforts et ses convictions. Nicolas Hulot a fini par lâcher « je prends la décision de quitter le gouvernement ». Personne n'était au courant, à commencer par Emmanuel Macron, Édouard Philippe, sa propre épouse... Ni les journalistes Nicolas Demorand et Léa Salamé, sensibles et justes dans leur questionnement. Pas un communicant ne s'était immiscé dans ce face-à-face entre les auditeurs et cet homme, qui s'est dévoilé devant eux dans sa vérité. Intense et droit. Un grand moment de radio en direct.