Nous vivons en France en ce moment un paradoxe intéressant. D’un côté, un nouveau fantasme de la mobilité est né, incarné en grande partie par Elon Musk, ses explorations du véhicule électrique, d’autoroutes urbaines souterraines, de la technologie Hyperloop et même du voyage spatial. De l’autre, une réalité plus pénible où mobilité est souvent synonyme de voiture et où les villes sont confrontées aux difficultés de gérer un parc grandissant...
En effet, la voiture moyenne en France a 9 ans soit à peu près l’âge du premier iPhone. Le parc automobile français est énorme (39 millions de véhicules), toujours grandissant (20% de croissance en 20 ans) et vieillissant (l’âge moyen du parc a augmenté de 2 ans en 20 ans). 83% des ménages français possèdent une voiture, 30% en possèdent au moins deux… Le transport n’a jamais été autant synonyme de voiture en France.
Et pourtant, nous sommes bel et bien à l’aube d’une triple révolution de la mobilité : une révolution énergétique avec la généralisation de la propulsion électrique, technologique avec l’émergence de la voiture autonome et une révolution des usages qui questionne la propriété au profit du partage. Cela souvent pour le meilleur. Même si des effets pervers peuvent exister et devront être gérés.
La certitude réside dans le fait que notre pays et nos villes s’apprêtent à entrer dans une longue phase de transition (au rythme actuel, il faudra une génération pour renouveler notre parc) où cohabiteront véhicules autonomes et conduits, voitures électriques et combustibles, flottes et véhicules particuliers, pour ne parler que de la seule mobilité automobile.
Dans ce contexte, se pose la question de l'action coordonnée de l'ensemble des acteurs - publics et privés - pour gérer cette phase de transition et préparer dès aujourd'hui la ville de demain de façon urgente, tactique et stratégique.
Nous pensons que la donnée peut et doit jouer un rôle essentiel. À notre niveau, nous avons eu l’opportunité de collaborer avec des collectivités locales en procédant à des échanges de données, bien entendu anonymisées, agrégées et gratuites. L’apprentissage que nous en avons tiré est l’avantage que les données d’un acteur privé - Waze - peut apporter à un acteur public - Versailles Grand Parc par exemple - dans la gestion de ses infrastructures et celle de ses flux. Le contraire est également vrai : le partage de données publiques (travaux planifiés, événements prévus, ouverture/fermeture de voies, etc) à une application comme la nôtre peut faire bénéficier à l’utilisateur d’un service de meilleure qualité.
De nombreuses autres initiatives sont en cours en France et nous ne pouvons que nous en féliciter. Il s’agit désormais de continuer d’encourager ce mouvement et d’être plus ambitieux encore - les nouvelles mobilités sont un secteur d’avenir dans lequel nos villes peuvent dessiner la voie à prendre !
Le succès de Waze en France, près de 10 millions d’utilisateurs mensuels, est en grande partie dû à notre communauté, à notre fonctionnement proche d’un Wikipedia de la cartographie et de la navigation. Nous pensons que l’avenir de la ville intelligente se construit dès aujourd’hui et grâce à des échanges de données entre partenaires publics et privés afin de toujours renforcer l’expérience du conducteur, utilisateur de transports en commun, piéton ou tout simplement “utilisateur” de la mobilité en ville. Enfin, nous sommes persuadés que le futur de la mobilité passera avant tout par ces communautés d’utilisateurs, ces partages de données et par le soutien de solutions innovantes et citoyennes comme le covoiturage…
Thomas Guignard, Regional Manager Europe Middle East Africa, Waze
Johann Molinari, Marketing Manager EMEA, Waze
Waze est partenaire de la conférence Stratégies « Villes intelligentes, eldorado pour les marques » qui se déroule à Paris le 21 mars 2018.
Programme et Inscriptions : http://conferencedigital.evenium.net
Informations : Julie Beytout – [email protected]