Tribune
Longtemps le leadership féminin a consisté à mettre en lumière des modèles dont de nombreuses femmes se sont inspirées et s'inspirent encore. Aujourd'hui, n'est-il pas temps de remettre en question ce symbolisme et de le renvoyer vers une voie plus personnelle, répondant aux aspirations propres à chacune tant professionnellement que personnellement ?

La notion de «role models» dans le féminisme a émergé lorsque des femmes ont su casser les codes, bousculer les idées reçues et briser les plafonds de verre. Les pionnières de cette émancipation au XIXème siècle, à l'image d'Olympe de Gouges, ont insufflé des espoirs qui ont commencé à se concrétiser au siècle d'après. Simone de Beauvoir, Simone Veil, et bien d'autres ont pris le relais. Chaque époque a fait naître des modèles qui ont inspiré plusieurs générations.

Depuis, des victoires ont été gagnées même si beaucoup reste encore à faire et si les femmes n'ont toujours pas leur juste place dans le monde du travail. Quelques femmes ont atteint des niveaux hiérarchiques longtemps préemptés par les hommes. D'autres s'affirment en tant qu'entrepreneures. Et chacune utilise ses succès au travail pour imposer – presque naturellement – de nouveaux styles de management et de leadership. Mais pourquoi les femmes se limiteraient-elles à des modèles ? Pourquoi n'existerait-il pas autant de modèles et de sources d'inspiration que de femmes ? Pourquoi chacune d'entre elles ne pourrait pas créer sa propre façon d'équilibrer ses aspirations personnelles et professionnelles ? 



Oui, il faut des sources d'inspiration, mais ne limitons pas le succès des femmes dans le monde professionnel à des modèles prédéfinis. Si nous voulons accompagner les femmes dans leur développement, il faut élargir ces modèles. Il faut savoir en tirer profit sans s'y convertir avec dogmatisme en s'inspirant de quelques traits sans pour autant calquer leur portrait. En somme, chaque femme doit pouvoir suivre un cheminement personnel, nourri à la fois par des choix personnels qui lui tiennent à cœur mais aussi par des inspirations extérieures. 

 

Suivre, s'inspirer de "role models" peut certes tirer vers le haut mais ces leaders peuvent aussi se révéler des sources de frustrations et de déceptions en cas d'échec : «je n'ai pas envie de payer ce prix», «je ne me sens pas capable d'agir ainsi»… Il est temps d'enclencher une nouvelle étape. D'initier une nouvelle dynamique où la femme ne se soucierait pas d'un modèle à suivre mais mettrait toutes ses forces à créer son propre modèle, et où chaque facette se construirait au fil des choix privés ou professionnels. Ceux-ci détermineraient le point d'équilibre entre ces deux vies, et serait le garant d'un épanouissement accessible à toutes.

Les femmes ayant réussi délivrent toutes un seul et même message à partager : c'est possible ! Ne soyons pas naïves ce n'est pas simple mais c'est possible ! Il est primordial qu'une sororité se mette en place. Ce n'est que la solidarité, l'empathie, l'écoute active qui permettront de pousser les femmes vers de nouvelles positions qui leur sont chères. À chacune de bâtir son chemin, de définir son équilibre et de devenir son propre modèle.







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