« Dans 5 ans, Facebook sera principalement en vidéo » déclarait l’an dernier Mark Zuckerberg à l’occasion de sa conférence annuelle F8. Totalement obsédé par le format vidéo, le créateur du plus gros réseau social au monde y voit là une mégatendance, aussi importante que celle du mobile qu’il a su si brillamment appréhender. Force est de constater que là encore, les faits lui donnent raison. Demain, nous parlerons en visuels !
Première étape de cette révolution, remplacer des mots, éléments essentiels de notre langage par des images et cela de manière naturelle pour l’utilisateur. Vous n’avez pas pu l’ignorer, sur IOS, par exemple, l’aide à la rédaction vous propose en complément du correcteur orthographique de remplacer des mots par des emojis correspondants. Ne plus écrire : «Soleil» mais afficher un emoji le représentant. Ne plus écrire: «Je réfléchis» mais afficher un emoji illustrant cette réflexion. Cet usage est si populaire que des groupes militent même en faveur de l’introduction de nouveaux emojis déclinant des couleurs de peaux et même des orientations sexuelles afin d’être aussi précis que possible.
Très logiquement, les marques suivent cette tendance et utilisent d’ores et déjà ce nouveau mode de communication pour promouvoir leurs produits. À la sortie de sa montre connectée, Apple a par exemple mis à jour l’emoji « montre » dans iOS par un visuel représentant, non plus une montre mécanique, mais sa Watch tout juste disponible. Depuis 2015, Twitter permet aux entreprises de sponsoriser des emojis au sein de son réseau. C’est Coca-cola qui a été la première marque à tenter l’exercice. McDonald’s, IKEA, ou encore la Fédération française de football proposent, quant à eux, leurs propres kits d’emojis au sein de leur application de marque. En discutant avec leurs amis, leurs consommateurs diffusent ainsi la marque. Malin !
Retour du Gif
Autre signe qui ne trompe pas, le regain de popularité du format .GIF disparu ; ce format historique du web, qui consiste à animer une image en boucle, vit aujourd’hui une seconde jeunesse. Largement popularisé par les réseaux sociaux, il est utilisé par les internautes pour illustrer des situations et des moments que vivent les utilisateurs. La tendance est telle que le spécialiste du secteur, Giphy, a bouclé l’an dernier une levée de fonds de 55 millions de dollars afin de monétiser auprès des marques son service.
La seconde étape avant le tout vidéo fut celle introduite il y a quelques mois par le réseau Snapchat et copiée depuis par Facebook et Instagram ; les stories. Véritable nouveau format de narration, il s’agit d’un assemblage d’images et de courtes captations vidéo, qui, mises bout à bout, permettent à un utilisateur de partager une expérience de vie. Plus simple, accessible et bien plus riche qu’une simple photo, ce format a très vite plu aux utilisateurs qui y voient là une manière plus efficace de partager des moments avec leur communauté d’amis.
Info vidéo
Ce type de narrations s’applique aussi à l’information. Ainsi, alors que nous sommes en pleine campagne présidentielle, le média Brut relaye par exemple les propos des candidats uniquement au travers de contenus montés et réalisés pour l’occasion. Une vidéo de moins de 2 min remplace désormais un contenu qui était jusqu’alors uniquement éditorial. Plus interactif et plus ludique, le succès est incontestable, notamment auprès des millennials.
Étape ultime du tout vidéo, celle de la diffusion de lives vidéo. Encore limité aux marques, cet usage ne va pas cesser de se développer auprès du grand public. Équipé de smartphones performants et connecté à haut débit même en situation de mobilité, l’utilisateur est désormais capable de retransmettre en live des événements de la vie quotidienne. Pourquoi écrire, pourquoi publier alors qu’il suffit aujourd’hui de diffuser au travers de Facebook Live ?
Ne nous y trompons pas, il s’agit là d’une transition progressive mais inéluctable qui devrait nous amener à consommer demain de la réalité virtuelle, constituée d’images plongeant l’utilisateur dans une réalité qui ne sera pas forcément la sienne. La technologie existe et Facebook l’a déjà rachetée. Il s’agit d'Oculus.