Depuis le début de l’année 2015, une dynamique de concentration du marché s’est opérée au sein du secteur des relations presse en faveur de nouveaux groupes de communication et des agences internationales. Ce mouvement s’effectue aux dépens des agences de relations presse indépendantes qui constituaient jusqu’alors une spécificité du marché français. Rachetées ou sur le déclin, ces agences de taille moyenne qui regroupent entre 10 et 20 collaborateurs sont tout simplement en train de disparaître. Retour sur la chronique de la mort annoncée d’un acteur-clé de notre écosystème.
Vers un marché régi par la loi de la jungle
La politique RP des principaux grands comptes a très clairement évolué entre juin 2014 et juin 2015. En déléguant leurs relations presse à de grandes agences internationales ayant des représentations dans plusieurs pays européens, ces acteurs ont créé un mouvement d’uniformisation au détriment des agences indépendantes locales qui profitaient jusqu’alors de cette manne budgétaire pour assurer leur développement.
Tirant parti de ce phénomène de concentration qui a fortement impacté la santé financière des agences indépendantes, les nouveaux grands groupes de communication ont multiplié les acquisitions pour palier un manque certain de compétences dans le domaine des relations presse et s’ouvrir à de nouveaux marchés. Une double dynamique donc, qui conduit à la réduction tangible du nombre d’agences intermédiaires indépendantes. Mais la disparition de cette typologie d’agences n’est pas sans conséquence.
Choisir entre productivité et expertise
Le marché des agences est donc désormais divisé en deux catégories d’acteurs. Les petites agences, créatives et en devenir, restent peu armées pour encadrer les besoins de sociétés intermédiaires. Le développement du digital a considérablement bousculé les frontières des relations presse et les nouveaux acteurs, au fait de ces enjeux, cherchent encore à définir le modèle qui leur permettra de s’imposer sur le marché.
Les agences de grande taille, sciemment alignées sur les agences internationales, ont un effectif suffisant pour traiter les besoins en relations presse des grands comptes. Néanmoins, cette dynamique de «travail à la chaîne» qui répond à une certaine exigence de productivité ne peut être effectuée sans sacrifier le conseil, élément majeur de l’accompagnement des marques dans la mise en place de leur stratégie de relations presse.
La disparition des agences indépendantes de taille moyenne pose un véritable problème de diversité de l’offre. Ces acteurs incarnaient à la fois de fortes expertises sectorielles et des effectifs suffisants pour répondre à la demande des grands comptes sur le territoire national. Leur intégration au sein d’agences généralistes ou leur disparition pure et simple laisse un manque qu’il convient de combler rapidement. Faute de quoi nous nous dirigerons vers une uniformisation de l’activité de relations presse par les grands groupes de communication qui amènera à une automatisation du métier et lui ôtera définitivement toute dimension de conseil. Reste donc à surveiller la progression des actuelles micro-agences dont la fiabilité n’est pas encore connue.
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