Les ad-blockers sont aujourd’hui devenus la problématique phare du marché de la publicité, supplantant les problèmes de fraude. Alors que certains professionnels s’inquiètent des répercussions, d’autres, plus optimistes, avancent que cette technologie pourrait bien optimiser la qualité des publicités.
Il est vrai que l’essor des ad-blockers représente une véritable source d’inquiétude pour les éditeurs web, dont la survie dépend essentiellement des revenus générés par la publicité. Alors que l’usage des bloqueurs de publicité devient de plus en plus courant, les chances d’accéder à du contenu gratuit et de haute qualité diminuent pour les internautes. Car les revenus publicitaires soutiennent 90% du contenu online: il s’agit du modèle économique même d’internet.
Pas d'impact réel
Les éditeurs, comme par exemple The Washington Post, ont pour leur part déjà commencé à mettre en place des solutions visant à contrer les bloqueurs de pub. Les internautes utilisant un ad-blocker sont ainsi invités à le désactiver afin d’accéder gratuitement à leur contenu, ou peuvent payer un abonnement pour avoir accès à du contenu sans publicité.
Pour autant, il faut reconnaître que cette technologie existe déjà depuis un certain temps, et cela n’a pas changé la face du monde. Alors qu’on a vu beaucoup de discussions sur le sujet dernièrement, on constate que cela n’a pas d’impact réel sur la disponibilité des impressions publicitaires. En effet, à l’échelle mondiale, nous avons accès à plus de 80 milliards d’impressions par jour, contre 50 milliards l’année dernière (2014).
Selon le rapport Adobe 2015 Ad Blocking, seuls 10% des internautes français utilisent une solution de blocage de publicités, et la technologie d’intelligence artificielle de Rocket Fuel ne concerne de fait qu’un petit pourcentage d’annonces en Europe. En effet, elle est optimisée pour les utilisateurs qui réagissent et répondent aux annonces, et met de côté ceux qui ne le font pas. Donc, si un utilisateur a installé un bloqueur de pub, il est probable que nous ne lui délivrerons plus certaines annonces.
Les pro ad-blockers soutiennent que la publicité est devenue plus intrusive, par exemple avec l'utilisation de vidéos qui s’exécutent automatiquement et de pop-ups qui influent sur l'expérience de navigation. Les annonces indésirables sont encore plus visibles et plus gênantes sur mobile: la bande passante est limitée, l'écran est plus petit, l’accès à internet peut être payant et le volume de données limité.
Indicateurs clés
Chez Rocket Fuel, nous partageons ce sentiment, et nous travaillons activement avec les organisations professionnelles pour rendre la publicité plus fluide et moins envahissante. Apprendre du marché est essentiel pour améliorer l'expérience des internautes et créer de la valeur. Il est capital de se baser sur l’étude des comportements des internautes pour optimiser leur expérience, et ainsi renforcer la relation.
Les internautes vivent le moment présent, et les moments définissent la façon dont ils pensent, consomment et agissent. Chez Rocket Fuel, nous ne prônons pas la publicité de masse: notre technologie Moment Scoring apprend à reconnaître les indicateurs clés, difficiles à déceler, qui font qu’une annonce est plus appropriée qu’une autre à un moment donné, tout en répondant à un objectif donné pour un internaute spécifique.
Suivi assidu
Dans le marché, tout cela peut rapidement évoluer, de sorte que nous suivons assidûment l'adoption des technologies de blocage de publicités. Mais, pour le moment, nous devrions davantage nous concentrer sur la création d'annonces publicitaires qui se chargent plus rapidement, qui soient moins intrusives, plus pertinentes et qui ciblent le bon utilisateur. Cela est possible via l'utilisation de la technologie marketing de l’apprentissage automatique, qui apprend en permanence des données générées par un individu afin de déterminer de quelle manière il est susceptible de répondre à une annonce sur la base des attributs de son profil, et garantir ainsi le plus de succès possible à une campagne publicitaire.