Jean-Jacques Grimblat, au-delà d’être un ami, était l'un des derniers Mohicans de la race des grands producteurs, et pas seulement de publicité.
Il serait trop long ici d’énumérer toutes les grandes campagnes qui ont vu le jour grâce à son talent, mais je me souviens particulièrement de sa collaboration étroite avec Gilbert Scher sur le budget Citroën, à la grande époque comme on dit. Grâce à Peter Smillie, l'un de ses réalisateurs fétiches, il avait notamment signé la saga pour la Xantia où Carl Lewis se faisait moine, et le film du «partage» pour l’AX. Sans oublier le sublime film des «Douaniers» pour France Télécom. Il avait su apporter à la publicité française, qui sentait parfois le camembert et le gros rouge qui tache, la saveur des grandes productions anglo-saxonnes. Celles qui faisaient rêver les petits Frenchies que nous étions dans les festivals internationaux.
Mais Jean-Jacques, c’était surtout un personnage qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Dès qu’il arrivait en réunion, il apportait sa bonne humeur et assénait des opinions sans langue de bois dans un univers où le politiquement correct commençait déjà à poindre.
Comme on dit, le moule des hommes de cette trempe est malheureusement cassé. Mais il aura su former et inspirer toute une génération de producteurs, de réalisateurs et de créatifs qui sont désormais aux commandes. On ne pouvait pas ne pas aimer Jean-Jacques, car tout le monde savait que derrière le personnage, il y avait un homme au grand cœur qui était un vrai passionné. Nous pensons tous à sa famille et à ses proches, et je suis sûr que, là-haut, il va en divertir plus d’un avec ses anecdotes et ses éclats de rire. Salut JJ.
