Parlons sans langue de bois: les fonctions RH et DAF sont des métiers à part entière, parler de Digital RH ou Digital DAF n’a pas forcement de sens… Les experts de ces domaines font le même métier dans des environnements différents avec, parfois, une connaissance spécifique d’un secteur en particulier. Il est de ce fait aussi pertinent de parler d’un DAF industriel que d’un DAF digital par exemple. La question de savoir s’il est impératif qu’un DAF ou un DRH maîtrise le secteur d’activité dans lequel évolue sa structure se pose donc depuis toujours, et l’écosystème digital n’y échappe pas!
Néanmoins, l’arrivée du digital a révolutionné les outils, transformé les méthodes de travail, et les modes de communication de l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Alors que les métiers sont restés sensiblement les mêmes – on attend d’un DAF qu’il sécurise les données financières par exemple ou d’un DRH qu’il structure la relation de travail –, les approches et les méthodes ou encore l’ergonomie du travail ont nettement été impactées par le digital.
Les outils de plus en plus puissants ont apporté une surabondance et une instantanéité des données permettant un pilotage beaucoup plus fin des actions menées avec une obligation de forte réactivité, qui impactent directement les fonctions dites «support», comme la finance ou les ressources humaines. Cela est d’ailleurs valable pour tous les secteurs d’activité.
Les DAF par exemple se retrouvent face à de nouvelles problématiques en matière de pilotage financier ou de contrôle de gestion en ayant accès à un volume de données qu’ils n’avaient pas l’habitude d’avoir à gérer auparavant. Même constat pour les ressources humaines, où l’on doit désormais gérer des process de dématérialisation de suivi des absences ou encore des frais. Deux piliers de la fonction RH sont d’ailleurs réellement touchés par la venue du digital: le recrutement avec les réseaux sociaux devenus un outil incontournable ou encore la formation avec l’arrivée des MOOC et des formations en ligne…
Il est important de noter que la segmentation de ces métiers ne sera finalement pas opérée par la distinction entre un profil digital ou non digital mais surtout par la typologie de l’entreprise qui l’emploie. Les problématiques financières confiées à un DAF dans une start-up en période de levée de fonds ne seront pas celles d’une structure plus mature, et ce malgré le fait qu’elles soient toutes les deux dans le secteur digital!
Et le marketing? Il fait sens cette fois ci de parler du digital comme une spécialisation à part entière. Les leviers du marketing digital sont de réelles expertises nées avec l’arrivée d’internet. Le marketing digital est, lui, un nouveau métier. Nous avons vu apparaître de nouvelles compétences qui n’existent que dans ce secteur: le SEO, le SEA, l’affiliation, la Web Analyse, l’UX Design et bien d’autres…
Là où certaines fonctions ont dû «simplement» s’adapter, comprendre de nouveaux business models, utiliser d’autres outils ou encore revoir une approche, les fonctions marketing ont dû, elles, se réinventer, accueillir et former de nouvelles compétences et créer de nouveaux métiers. Et qui de mieux placé pour les accompagner dans cette transition que les DAF et les DRH?