Une anecdote invérifiable, devenue mythe légendaire, raconte que dans les couloirs de la Nasa, trônait dans les années 50, aux prémices de cette institution, un poster de bourdon en plein vol. Il indiquait que la morphologie du bourdon ne lui permettait pas de voler selon les lois de l’aérodynamique. C’était une erreur de la nature, et que donc, s’il volait, c’est parce qu’il ne savait pas que c’était pour lui impossible. Et pourtant le bourdon vole ! Ce poster était une métaphore du célèbre adage : « quand on veut, on peut », pour motiver les équipes. Il est apparu avec le temps, qu’effectivement, le bourdon ne vole pas par les lois de l’aérodynamisme. En tout cas celles connues dans les années 50 - le flux de l’air sur des ailes – qu’on observe sur les oiseaux et les avions, mais par un tout autre phénomène : ses deux petites paires d’ailes, minuscules par rapport à son corps, dessinent des huit au-dessus de sa tête, et créent une dépression pour l’aspirer. La mécanique des fluides était trop complexe à l’époque, pour être modélisée et saisie entièrement. Si le bourdon vole, ce n’est pas que c’est impossible et qu’il le fait quand même, c’est juste que l’homme n’avait pas encore compris comment ça marchait. Alors qu’on s’employait à envoyer des fusées autour de la Lune, on ne comprenait pas comment un simple bourdon volait. Ça force l’humilité ! Jeff Bezos souhaite partir en pèlerinage dans l’espace ? Grand bien lui fasse, mais qu’il n’oublie pas son bourdon.