Édito

« Chapeau ! Le chiffre est phénoménal, c’est un coup de maître ! », s’exclamait à l’AFP le 30 mai 2018, Noël le Graët, président de la Fédération française de football, à l’annonce de l’achat des droits du foot de la Ligue 1 par l’espagnol Mediapro pour plus d’un milliard d’euros (1,154 milliard) par an entre 2020-2024. Un coup de massue pour Canal+ qui diffusait le foot français depuis 1984 (pour 550 millions d'euros ces dernières années). Si la FFF et la Ligue sont fascinés par ce chiffre à neuf zéros, cette annonce soulève dès le départ un scepticisme généralisé dans le monde du foot. Depuis deux ans, beaucoup de monde s’interroge sur la solidité financière de Mediapro d’un côté et sur le modèle économique de l’opération : comment rentrer dans ses frais en montant une chaine de A à Z et en reversant une telle rente annuelle ? Ajoutez une petite crise de type coronavirus et la mission devient totalement impossible ! « La routourne a vite tourné », comme disait le philosophe/joueur Franck Ribéry, dans un interview en 2013. Cette spéculation folle a mal fini : Canal+ a été appelé à la rescousse par la Ligue, un peu comme on rappellerait un(e) ex, après lui avoir fait vivre les pires affres. Pour autant la question de la valeur reste toujours d’actualité : alors que vaut aujourd’hui la Ligue 1 en droits TV ? Un sujet central à l’heure où démarre une nouvelle idylle entre Canal et le foot français…

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