Novembre 2020, la Russie est sur le point de mettre sur orbite son vaccin, Spoutnik-V, plus de 60 ans après avoir envoyé le premier satellite dans l’espace, Spoutnik (qui signifie « compagnon de route » et « satellite » en russe). Bien sûr, le choix du nom du vaccin rappelle la course folle à l’espace, la rivalité Est-Ouest, pour ne pas dire la guerre spatiale. Là, une autre domination est en jeu. Le pays qui trouvera le remède le plus efficace, le plus rapidement, et qui le fera adopter par le plus grand nombre d’États, démontrera sa domination scientifique et marquera des points dans l’opinion mondiale. La Chine, qui avait un temps d’avance sur la maladie, est aussi en embuscade avec les vaccins de Sinovac, là aussi co-brandés avec le nom du pays.
Outre-Atlantique, la société de biotechnologie Moderna, financée à hauteur de 500 millions de dollars par le gouvernement américain, espère vacciner 20 millions de personnes courant décembre. Donald Trump a claironné lundi 16 novembre sur Twitter : « Un autre vaccin vient d'être annoncé. Cette fois par Moderna, avec 95% d'efficacité. Que tous les grands historiens se souviennent que ces grandes découvertes, qui mettront fin au coronavirus, ont toutes été réalisées au cours de mon mandat ». Avant la fin de son quadriennat, le 31 janvier, le président américain serait capable d’exiger que le laboratoire Moderna baptise ses doses de vaccin : « VacDonald » ou « TrumpVac ».
