Parmi tous les facteurs d’explication du très bon score de France Inter au dernier résultat d’audience, en novembre-décembre, on cite trop rarement l’excellente programmation musicale qui remplace – on n’ose dire avantageusement – certains programmes en temps de grève. Après plus de cinquante jours d’arrêt de travail, combien d’auditeurs sont-ils tombés, par hasard, sur ces respirations qui leur rappellent combien la radio gagne à n’être pas peuplées que de voix parlées ? Augustin Trapenard ou Laure Adler le savent bien : en animateurs d’émissions culturelles, ils prennent soin de laisser une place à la musique, donc au voyage, à l’évasion, à un autre monde… Précieux lorsqu’on est prisonniers des embouteillages en pleine grève des transports publics. L’autre explication tient au caractère perlé des tranches rebelles : même l’amateur inconditionnel de chroniques, d’interviews et de journaux peut se laisser prendre à ce jeu de chaises musicales. Enfin, le score royal de France Inter confirme qu’il est un genre qui, décidemment, ne berce pas de sa tendre mélodie les auditeurs du service public : c’est la publicité sonore. Peu de déport d’audience, de ce fait, vers les radios commerciales. Trop de voix et pas assez de musique, là aussi.
![Stéphane Distinguin, président-fondateur de EY Fabernovel.](/sites/default/files/styles/article_teaser/public/media/images/swyp/LQ3420737C/StephaneDistinguin.jpg?h=79fc5caa&itok=9RXBCp8b&m=1720013402)