En dégainant la caméra de son portable en présence de la police et du procureur de la République, dans son bel appartement, pendant sa perquisition, Jean-Luc Mélenchon a donné le ton. Le « la » de la journée. Bien rodé à la communication, aux réseaux sociaux – où il a été modèle du genre pendant sa campagne présidentielle – le ténor de la France insoumise a bien compris l’intérêt du direct, de l’émotion spontanée, du face caméra... L'homme va jusqu’à se mettre en colère quand le procureur le bouscule pour passer ! Tout est parfait pour le buzz. La mécanique du live fonctionne. Les médias reprennent ses vidéos : on est dans l’intime, chez lui. Du pain béni pour BFMTV ! Même pas en garde en vue, déjà en train de se confesser ! Le problème ? On ne retient que cela. Le pic émotionnel est trop fort. La perquisition de la France insoumise n'est plus vue qu'à travers le prisme Mélenchon. Alors évidemment, c’est bien difficile ensuite pour lui de se faire entendre quand il crie au complot politique. Le public reste dans l'émotion pure. Et on ne glose que de cela… Si Macron avait voulu faire oublier le bazar de son remaniement, aurait-il pu rêver meilleure parade ?