Tous aux abris ! Les charcutiers ont demandé la protection de la police, par crainte de se faire saucissonner par l’engagement des militants véganes. En face, des joueurs kosovars de l’équipe de foot de Suisse, dans un trop plein d’engagement politique, ont provoqué les supporters serbes en mimant l’aigle albanais après leur but... symbole de l’engagement pour la « Grande Albanie ». Sur Twitter, on dénonce de plus en plus la violence des twittos, qui montrent à tour de pouce leur engagement pour – et surtout contre – tel ou tel sujet. En France, on lance un service national universel, pour engager les jeunes. Bref, l’engagement est partout. Au-delà de l’indignation de Stéphane Hessel de 2010, l’existence se mesure désormais à l’« engagementomètre ». Dis moi comment tu t’engages, je te dirais qui tu es ? Engagement qui est devenu lui-même le maître mot du marketing, poussant les marques à chercher des « contenus engageants ». Et les consommateurs le leur rendent bien, engageant leur ire contre elles au moindre faux pas ! Les politiques aussi, cherchent l’engagement, en voulant mettre le monde « En Marche », dans un mouvement vers l’avant : engagé ! Mais gare au retour de bâton. Le jusqu’au-boutisme de l’engagement, c’est la violence et la volonté de maîtrise... des autres. Difficile de prendre du recul dans une atmosphère si « engagée »… Facebook lance d’ailleurs un outil pour mesurer le temps passé à s’engager sur la plateforme. Vivement l’outil de désengagement, qu’on souffle un peu de temps en temps !