Au début de ce mois, le groupe de presse allemand Axel Springer, quoi qu'il s'en défende aujourd'hui, cédait face à Google. Il n'est ni le premier ni le dernier. La semaine dernière a enrichi la chronique de la bascule numérique et de ses renoncements (parfois réciproques).
Amazon et Hachette ont ainsi trouvé un accord aux Etats-Unis: Hachette continue de fixer le prix de vente de détail de ses e-books, «sauf à de rares exceptions», mais s'il consent à baisser ses prix, il bénéficiera, de la part de son distributeur, de conditions plus avantageuses. Un accord dont on ne sait pas grand-chose en vérité – mais joyeux Noël quand même!
On en sait plus d'un autre deal, celui par lequel TF1 et You Tube ont mis fin au contentieux judiciaire qui les opposait pour des contenus de la chaîne «postés» par les utilisateurs sur la plateforme vidéo. Celle-ci réaffirme «sa volonté (…) d'œuvrer pour garantir aux titulaires de droit le contrôle de leur contenu sur le web» et la chaîne privée va créer des «chaînes et contenus originaux» sur You Tube. TF1, qui avait été déboutée en première instance de ses demandes de dommages et intérêts (150 millions d'euros tout de même), renonce à son action.
C'est peut-être devant la justice que se réglera le différend entre la Ligue de football professionnel (LFP) et Twitter, celle-là menaçant d'assigner celui-ci pour les vidéos de son application Vine montrant des images piratées de matchs, images que la LFP vend fort cher aux chaînes de télévision.
On ignore si la LFP ira vraiment devant les tribunaux, mais cette affaire est une illustration supplémentaire du monde comme il va: si la transformation numérique est une révolution, c'est aussi parce qu'elle s'attaque aux rentes. Mais au bénéfice de nouveaux oligopoles. Sic transit gloria mundi.