Dès 2011, McKinsey établissait qu'Internet était devenu «une composante majeure de l'économie du pays par sa contribution tant au produit intérieur brut qu'à l'emploi». Sur la période 1995-2010, précisait le cabinet de consulting dans son rapport «Impact d'Internet sur l'économie française», le Web a contribué pour environ un quart à la création nette d'emplois en France. Et de prévoir «la création nette d'environ 450 000 emplois directs et indirects à horizon 2015».
Où en est-on en cette rentrée 2013? Le dossier de la rédaction cette semaine (voir rubrique dossier) vous apportera quelques éléments de réponse. Si l'anticyclone digital est toujours là - tout un pan de la nouvelle économie en profite -, il peine à dégager tout à fait le ciel de l'emploi dans le secteur de la communication et des médias. Un secteur, rappelons-le, à appréhender comme un révélateur de la situation économique générale, avec un traditionnel effet retard lié à sa situation en bout de chaîne.
Or si celle-ci tend à s'améliorer et si Price Waterhouse Coopers anticipe, pour l'industrie des médias et de l'entertainment, une croissance annuelle de 10% dans le digital, notre enquête auprès des directions des agences et des médias montre principalement, au-delà des cas particuliers, que le pilotage à vue est plus que jamais la norme.
Y compris dans le digital, les grands plans de recrutement sont derrière nous. Par surcroît, l'on continue à mesurer combien le numérique détruit aussi des emplois. Ainsi les très en vogue ad-exchanges provoquent-ils une décrue des effectifs dans les régies, soulignent les observateurs. D'un monde à l'autre, la transition n'est pas achevée et ses effets n'ont pas fini de se faire sentir.