Toujours le sourire, mais moins franc. L'enquête annuelle d'Ifop pour Stratégies auprès des professionnels du luxe (lire p. 14) le confirme: l'inquiétude pointe son nez. Pour 2014, ils sont «plutôt pessimistes» quant à la situation économique et financière à l'échelle mondiale, tous secteurs d'activité confondus, même si, s'agissant du luxe en particulier, ils sont... «plutôt optimistes».
Les marchés chinois et américains sont au centre de leurs attentions et de leurs préoccupations.En termes de canal de vente, l'enquête Ifop est catégorique: mieux maîtriser l'e-commerce doit faire partie des priorités de l'industrie du luxe française si celle-ci veut renforcer son leadership mondial. Autre priorité: la mise en avant de la création, du savoir-faire traditionnel, des racines de ces nobles Maisons (quitte à abuser un peu du storytelling pour certaines d'entre elles).
On ne sera pas surpris à cet égard que le choix du jury du Grand Prix Stratégies-Amaury Médias du luxe 2013 se soit porté sur Hermès (lire p. 10). Icône du luxe à la française, ambassadeur d'une certaine permanence dans le maelstrom de la mondialisation, cette Maison cultive l'excellence et la tradition. Déjà Grand Prix du luxe en 2010, elle est aussi une habituée du Grand Prix de la presse magazine.
Comment s'en étonner, là encore, quand on sait l'adéquation et la proximité entre le secteur du luxe et la presse magazine, notamment la presse féminine premium auquel Stratégies consacre cette semaine son dossier (lire p. 33). Un segment de presse vivace mais exigeant, dont Xavier Romatet, PDG de Condé Nast France, résume bien la problématique quand il remarque: «C'est de la haute couture, qui nécessite de prendre son temps, et un actionnaire patient, prêt à investir de manière conséquente». Une analogie qui ne doit rien au hasard.
PS. C'est la rentrée aussi pour la collection de suppléments de Stratégies. Avec ce numéro, un spécial Event. Bonne lecture.