Média de crise, pas média en crise. Cet adage que les professionnels de la radio et du médiaplanning répètent à l'envi n'a jamais semblé aussi justifié. Les grands indicateurs de la radio sont en effet au vert. Les auditeurs sont au rendez-vous, les annonceurs aussi. La saison qui s'achève avec les chiffres de Médiamétrie pour la période avril-juin confirme cette résilience.
A l'heure du bilan (lire notre enquête page 8), si le média va bien, toutes les stations de radio ne peuvent en dire autant. Certes, NRJ tient la forme depuis deux saisons (elle est redevenue «la radio la plus écoutée de France»), RTL a retrouvé ses marques après une année d'essoufflement, RMC continue sa remarquable et régulière progression, s'imposant comme le vrai succès de ces dernières années.
Mais Europe 1 peine toujours à convaincre, même si la station relève la tête sur la dernière vague d'audience, et France Inter, après une saison 2012 particulièrement portée par l'actualité politique, patine. Pour ces deux grandes marques radio, la rentrée s'annonce décisive. Quant à France Info, c'est tout simplement l'avenir de la radio d'information en continu qu'il lui faut inventer alors que les chaînes TV du même format semblent tenir le haut du pavé.
Média réactif mais média d'habitude, média rapide et lent à la fois, la radio doit désormais face faire, comme les autres, au défi de la digitalisation. Si presque 12% de l'écoute se fait sur les «nouveaux supports» (principalement le mobile), les responsables d'antenne doivent travailler à des offres susceptibles de faire évoluer le classement des sites Web d'actualité les plus fréquentés dans l'Hexagone: aucune station de radio n'y figure. Un comble.