En aura-t-on jamais fini avec le dossier de la télévision publique dans ce pays? Périodiquement revient sur le tapis la question de son avenir, de son périmètre, de son organisation, de son financement, de ses programmes, de ses dirigeants, etc.

La responsabilité des pouvoirs publics et du Parlement dans cette situation est patente. De textes de circonstance en déclarations alambiquées, de volte-face en renversements d'alliances, les derniers mois ont offert un saisissant résumé de longues années d'impéritie. Avec une accélération depuis quelques semaines sur deux dossiers.

Le financement de France Télévisions, d'abord. Le montage élaboré par l'Élysée – supprimer la publicité, taxer les nouvelles technologies et les télécoms pour compenser le manque à gagner, privatiser la régie – menace de sombrer sur fond de soupçons de conflits d'intérêts.

Intox et manipulations

L'identité du futur PDG, ensuite. Patrick de Carolis n'a pas démérité: il sera donc remplacé! Par qui? Mardi 13 avril, Alexandre Bompard, PDG d'Europe 1, semblait tenir la corde. Mais rumeurs, intoxications et manipulations sont de rigueur. Cultivant le style florentin qui a fait la réputation de son oncle, Frédéric Mitterrand a déclaré au MIP TV: «La procédure est assez complexe […]. Je ne rentre pas dans les détails.» Cela vaut mieux, sans doute.

Plus que jamais, le flou règne. La situation est préjudiciable. Aux quelque dix mille salariés de France Télévisions, d'abord. À toute une filière audiovisuelle et cinématographique, ensuite. Aux acteurs du marché publicitaire, annonceurs et agences-conseils, enfin. Dans l'intérêt de tous, chaînes privées y compris, il est vraiment temps que cesse ce grand flou autour de France Télévisions.

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