Lagardère, Bolloré: deux chapitres de l'histoire du capitalisme français d'après-guerre, deux groupes aujourd'hui peut-être à un tournant. Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré: deux destinées, deux styles. Les deux hommes président aux destinées d'un conglomérat diversifié, certains diront hétéroclite. Mais là s'arrête le parallèle.

La vision d'Arnaud Lagardère n'est pas exprimée. Le coup d'éclat du «raider» Guy Wyser-Pratte, qui se propose ni plus ni moins de dépecer ce poids lourd du CAC 40, témoigne que doivent cesser les atermoiements du «fils de». Les médias sont-ils toujours un actif stratégique du groupe? Alors que s'annonce un ébouriffant passage en revue des participations minoritaires du groupe dans ce secteur (Canal+, Le Monde, les Éditions Amaury, le groupe Marie Claire, etc., excusez du peu), certains en doutent.

Passage de relais

Moins douteuse en revanche est l'orientation prise par Vincent Bolloré. Il aura fallu quelques années pour s'en convaincre mais cette fois c'est clair: les médias sont un axe de développement majeur de l'ex-«petit prince du cash-flow». Reste cependant à lever l'ambiguïté sur sa position au capital du groupe britannique Aegis (lire notre enquête en p.8).

Tout se passe comme si un héritier se préparait à sortir des médias (et du reste ?) au moment où un fondateur s'apprête à passer le relais à son fils en avançant ses pions dans ce même secteur d'activité. Certes, chez Lagardère comme chez Bolloré, les circonstances se chargeront de corriger les stratégies et il sera toujours temps de «postrationaliser». En attendant, comme aurait dit Jean Cocteau, «puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs».

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