Le grand photographe américain Elliott Erwitt expose à Paris, à la Maison européenne de la photographie, jusqu'au 4 avril. On s'avance peut-être un peu, mais en voilà un auquel le «LOL Project» dont l'équipe de Stratégies se fait l'écho dans ce numéro spécial humour ne devrait pas déplaire.

À 81 ans, ce pilier de l'agence Magnum n'est pas qu'un exceptionnel «œil», il est aussi un prince de l'humour. J'y pensais en me demandant quoi écrire susceptible d'être en phase avec la thématique de ce numéro… Photo + humour = Erwitt.

En promo à Paris pour son expo «Personal Best», il a fait le job avec une classe épatante. Au Monde, le 11 février, il a par exemple expliqué qu'il s'est formé à la photographie en lisant les instructions sur la boîte!

Autre question: «Pourquoi la majorité des photographes choisissent-ils plutôt de montrer des côtés sombres?» Réponse: «Si les photographes sont excessivement sérieux, c'est parce que la photo est un exercice trop facile. C'est une façon de lui donner un peu de gravité. […] On peut faire des images sans effort et sans formation. Attention, je n'ai pas dit de bonnes images. Mais ça vaut le coup d'en faire de très mauvaises, car elles peuvent devenir à la mode…»

Et de confier le fond de sa pensée, le fruit de six décennies de travail (ses premiers clichés datent de 1946): les meilleurs modèles sont les chiens. Il leur a consacré pas moins de huit ouvrages. «Ce sont des sujets faciles et je les adore. Pour attirer leur attention, j'aboie. En fait, les chiens sont des gens avec plus de cheveux.»

Quelques jours plus tard, le 16 février, Elliott Erwitt enfonçait le clou dans Libération: «Ils ne se plaignent jamais, et ne réclament pas de tirages.» Ouah!

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