Y aurait-il un effet Trump sur les médias français? Invitée dans le débat politique depuis des mois, la presse est accusée de nombreux maux par les candidats eux-mêmes, mais au-delà, et c’est plus inquiétant, il semble qu’un climat de défiance des Français envers les journalistes s'installe, comme l’indique le dernier baromètre annuel du quotidien La Croix. Ce sentiment n’a jamais été aussi haut depuis quinze ans. Et, pourtant, dans ce contexte délicat, comme le démontre la situation américaine, les médias marquent des points. En termes d’audience dans un premier temps.
Face au «media bashing» et autres tentatives de désinformation, la presse américaine riposte et résiste. Loin d’être déstabilisés, les journaux s’organisent et l’audience culmine. Ainsi, The New York Times a gagné quelque 500 000 nouveaux abonnés en six mois, The New Yorker enregistre des chiffres record depuis le début de l’année et la chaîne CNN a vu son audience exploser.
En France, on constate le même phénomène. Le Canard enchaîné a écoulé plus de 465 000 exemplaires (presque un record dans l’histoire du titre) et par extension France 2 a enregistré une audience record pour l'émission Envoyé spécial sur l’affaire Fillon, avec 5,4 millions de téléspectateurs, selon Médiamétrie.
Dans cette guerre déclarée à leur encontre par les politiques, les médias ont tout à gagner, et en premier lieu leur utilité dans le débat démocratique.