Don’t look above « Don’t look up ». Le film d’Adam McKay, sur Netflix, est une satire réussie. Tout y est : une urgence qui n’est pas climatique mais planétaire avec cette comète fonçant vers la terre pour la détruire. Une info-divertissement et des rires-écran qui l’emportent sur tout, y compris quand le danger est tout près. L’inconséquence de la présidente (Meryl Streep), obsédée par ses élections de mi-mandat et manipulée par un gourou-CEO, croisement d’Elon Musk et de Mark Zuckerberg. Un scientifique crédible et alarmiste (Leonardo DiCaprio) mais finalement impuissant car avalé par la société du spectacle. Des réseaux sociaux qui entretiennent clashs et fake news. De grands concerts dérisoires pour conjurer la catastrophe annoncée. Des ultrariches qui s’en tirent quand les autres vont mourir. D’où vient qu’on en sort, nous, pas vraiment convaincus ? D’abord, du fait que le film ignore le monde hors des États-Unis. Ensuite, la métaphore a ses limites car sur le climat, comme le dit Philippe Vion-Dury, de Socialter, « la catastrophe n’est pas imminente, elle est immanente, nous sommes dedans ». Et il nous faut lutter contre les collapsologues, les aquoibonistes… Bref, agir plutôt qu’attendre. C’est un immense défi public. Pas sûr que son encapsulage sur une plateforme de divertissement privée soit le meilleur moyen d’y répondre.